منتديات الأستاذ التعليمية التربوية المغربية : فريق واحد لتعليم رائد

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-   -   Poèsie :Hommage à Lamartine,cette semaine (https://www.profvb.com/vb/t32055.html)

فاطمة الزهراء 2010-06-06 10:42

رد: Rendons un petit hommage au poètes français
 
Horloge

Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible
Dont le doigt nous menace et nous dit: " Souviens-toi
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible

Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote Souviens-toi! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit: Je suis Autrefois
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde

Remember! Souviens-toi! prodigue! Esto memor
(Mon gosier de métal parle toutes les langues
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi
Le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi
Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge
Où le Repentir même (oh! la dernière auberge
Où tout te dira Meurs, vieux lâche! il est trop tard

Les Fleurs du Mal Edition posthume de 1868



فاطمة الزهراء 2010-06-06 10:45

رد: Rendons un petit hommage au poètes français
 
Elevation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers
Par delà le soleil, par delà les éthers
Par delà les confins des sphères étoilées

Mon esprit, tu te meus avec agilité
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde
Tu sillonnes gaiement l'immensité profond
Avec une indicible et mâle volupté

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides
Va te purifier dans l'air supérieur
Et bois, comme une pure et divine liqueur
Le feu clair qui remplit les espaces limpides

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins

Celui dont les pensers, comme des alouettes
Vers les cieux le matin prennent un libre essor
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes


Les Fleurs du MalEdition posthume de 1868

express-1 2010-06-06 22:11

رد: Rendons un petit hommage au poètes français
 

Bien loin d'ici

C'est ici la case sacrée
Où cette fille très parée,
Tranquille et toujours préparée,

D'une main éventant ses seins,
Et son coude dans les coussins,
Ecoute pleurer les bassins ;

C'est la chambre de Dorothée.
- La brise et l'eau chantent au loin
Leur chanson de sanglots heurtée
Pour bercer cette enfant gâtée.

Du haut en bas, avec grand soin,
Sa peau délicate est frottée
D'huile odorante et de benjoin.
- Des fleurs se pâment dans un coin
.

express-1 2010-06-06 22:23

رد: Rendons un petit hommage au poètes français
 

Causerie

Vous êtes un beau ciel d'automne, clair et rose !
Mais la tristesse en moi monte comme la mer,
Et laisse, en refluant sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer.

- Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se pâme ;
Ce qu'elle cherche, amie, est un lieu saccagé
Par la griffe et la dent féroce de la femme.
Ne cherchez plus mon coeur ; les bêtes l'ont mangé.

Mon coeur est un palais flétri par la cohue ;
On s'y soûle, on s'y tue, on s'y prend aux cheveux !
- Un parfum nage autour de votre gorge nue !...

Ô Beauté, dur fléau des âmes, tu le veux !
Avec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes,
Calcine ces lambeaux qu'ont épargnés les bêtes
!

فاطمة الزهراء 2010-06-07 16:39

رد: Rendons un petit hommage au poètes français
 
A Victor Hugo
Le Cygne

Andromaque, je pense à vous! Ce petit fleuve
Pauvre et triste miroir où jadis resplendit
L'immense majesté de vos douleurs de veuve
Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit

A fécondé soudain ma mémoire fertile
Comme je traversais le nouveau Carrouse
Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville
Change plus vite, hélas! que le coeur d'un mortel

Je ne vois qu'en esprit tout ce camp de baraques
Ces tas de chapiteaux ébauchés et de fûts
Les herbes, les gros blocs verdis par l'eau des flaques
Et, brillant aux carreaux, le bric-à-brac confus

Là s'étalait jadis une ménagerie
Là je vis, un matin, à l'heure où sous les cieux
Froids et clairs le Travail s'éveille, où la voirie
Pousse un sombre ouragan dans l'air silencieux

Un cygne qui s'était évadé de sa cage
Et, de ses pieds palmés frottant le pavé sec
Sur le sol raboteux traînait son blanc plumage
Près d'un ruisseau sans eau la bête ouvrant le bec

Baignait nerveusement ses ailes dans la poudre
Et disait, le coeur plein de son beau lac natal
" Eau, quand donc pleuvras-tu? quand tonneras-tu, foudre
Je vois ce malheureux, mythe étrange et fatal

Vers le ciel quelquefois, comme l'homme d'Ovide
Vers le ciel ironique et cruellement bleu
Sur son cou convulsif tendant sa tête avide
Comme s'il adressait des reproches à Dieu

Les Fleurs du Mal
Edition posthume de 1868


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