ãäÊÏíÇÊ ÇáÃÓÊÇÐ ÇáÊÚáíãíÉ ÇáÊÑÈæíÉ ÇáãÛÑÈíÉ : ÝÑíÞ æÇÍÏ áÊÚáíã ÑÇÆÏ

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ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2010-06-04 21:34

ÑÏ: Rendons un petit hommage au poètes français
 
Incompatibilité
Tout là-haut, tout là-haut, loin de la route sûre
Des fermes, des vallons, par delà les coteaux
Par delà les forêts, les tapis de verdure
Loin des derniers gazons foulés par les troupeaux
On rencontre un lac sombre encaissé dans l'abîme
Que forment quelques pics désolés et neigeux
L'eau, nuit et jour, y dort dans un repos sublime
Et n'interrompt jamais son silence orageux
Dans ce morne désert, à l'oreille incertaine
Arrivent par moments des bruits faibles et longs
Et des échos plus morts que la cloche lointaine
D'une vache qui paît aux penchants des vallons
Sur ces monts où le vent efface tout vestige
Ces glaciers pailletés qu'allume le soleil
Sur ces rochers altiers où guette le vertige
Dans ce lac où le soir mire son teint vermeil
Sous mes pieds, sur ma tête et partout, le silence
Le silence qui fait qu'on voudrait se sauver
Le silence éternel et la montagne immense
Car l'air est immobile et tout semble rêver
On dirait que le ciel, en cette solitude
Se contemple dans l'onde, et que ces monts, là-bas
Ecoutent, recueillis, dans leur grave attitude
Un mystère divin que l'homme n'entend pas
Et lorsque par hasard une nuée errante
Assombrit dans son vol le lac silencieux
On croirait voir la robe ou l'ombre transparente
D'un esprit qui voyage et passe dans les cieux

Poèmes divers


express-1 2010-06-05 00:50

ÑÏ: Rendons un petit hommage au poètes français
 
La Beauté

Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.

Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris;
J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études;

Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles:
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles
!

ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2010-06-05 19:33

ÑÏ: Rendons un petit hommage au poètes français
 
Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité
Vaste comme la nuit et comme la clarté
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants

Ayant l'expansion des choses infinies
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens


Les Fleurs du Mal " Edition posthume de 1868"

express-1 2010-06-06 00:26

ÑÏ: Rendons un petit hommage au poètes français
 

Au lecteur

La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
N'ont pas encore brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre âme, hélas ! n'est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;

C'est l'Ennui ! - l'œil chargé d'un pleur involontaire,
Il rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère
!

express-1 2010-06-06 00:29

ÑÏ: Rendons un petit hommage au poètes français
 

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais
!


ÇáÓÇÚÉ ÇáÂä 10:38

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