commentaire (suite)
II- Le rôle des contrastes ironiques 1- Le dedans et le dehors
Les deux espaces forment un contraste : à l’intérieur de la chambre règne l’obscurité, la mort, le deuil. Dans le foyer on ne voit plus « qu’un amas de cendres » qui renvoie symboliquement aux cendres du cœur de Jeanne, aux illusions détruites : celles du passé (lettres), celles du présent (mort de mère) et même celles de l’avenir. L’espoir est perdu : « ni joie ni bonheur ». Dedans s’écoulent les larmes et monte la plainte de Jeanne. Dehors, « la nuit s’efforçait », « c’était l’heure fraîche qui précède le jour », la lune « navrait la mer ». Dehors, le monde est lumineux, beau, jeune, joyeux et même amoureux, c’est le printemps.
Seul ici le ciel est joyeux et amoureux, cette aurore radieuse surprend Jeanne comme une ironie désespérante. 2- Une ironie désespérante
L’indifférence de la nature, souligne par contraste le désespoir de Jeanne. Dans la première scène du chapitre 1, il y avait accord entre la nuit printanière et la jeune fille. Les beautés de la nature, ses plaisirs formaient avec la joie de Jeanne une harmonie parfaite et illusoire. Maintenant l’aurore est si joyeuse, si amoureuse qu’elle paraît une ironie navrante, une blessure, une moquerie, une cruauté supplémentaire pour cette femme en deuil. Conclusion
Cette scène forme un diptyque avec celle du Chapitre 1 de Une Vie : elles s’éclairent l’une l’autre, par contraste et permettent à Maupassant, en racontant une vie, de nous faire percevoir sa conception de la vie, du temps qui passe, de la mort qui frappe et des illusions qui se perdent. |