Episode XVIII : opération oued Isly
Dans la villa de monsieur Sedrati, ce dernier était entrain de remplir une mallette de billets de banque. Tout près de lui, l’inspecteur Halabi suivait cette opération en silence.
_ Bon, lança-t-il à son interlocuteur, vous êtes prêt ?
_ Oui, mais…
_ Non, pas de ça ! Vous devez gardez votre sang froid .La réussite de cette opération dépend de votre comportement. Surtout ayez l’air naturel et surtout ne faites rien qui pourra éveiller ses soupçons ! D’une autre manière, acceptez tout ce qu’il demande.
Allez, monsieur Sedrati, il est presque cinq heures trente. Vous avez près de vingt minutes pour atteindre le pont d’Isly.
Moi, je vais me dissimuler sous la banquette arrière.
Sur ce, il quitta la pièce.
Au moment ou l’inspecteur pénétra dans le véhicule, son téléphone portable se mit à vibrer :
_ Allo, ici le brigadier Hazim. Le sergent Diloui et moi, sommes dans les lieux à quelques mètres du pont. Un des habitants nous a prêté ses moutons ; ils nous a même donné deux djellabahs qui sentent le bouc .Si vous nous voyez, vous risquez fort bien de ne pas nous reconnaître
L’inspecteur parut satisfait :
_ Bravo, mes amis, ça c’est du bon boulot !...
Soudain, le sergent interrompit son chef :
_ Désolé de vous couper la parole, mais je crois qu’il y a du nouveau
Et de déclarer tout en baissant la voix : une voiture de couleur bleue foncée est à une vingtaine de mètres du pont. C’est une Renault 19.Elle s’arrête. Un homme en descend : oui c’est notre bonhomme, Bangui !
Grâce à mes jumelles, je peux le voir ; je le vois même remuer ses lèvres .Il mâche du chewing-gum
Ah ! Il y a quelqu’un avec lui .Mais, c’est monsieur Driss Hamdi. Pourquoi l’accompagne-t-il ? Serait-il de connivence avec lui ?
_ Non, je ne pense pas, intervint Halabi .De toute façon, on le saura tôt ou tard.
Après, que font-ils ?
Le brigadier Hazim de poursuivre :
_ L’homme à l’imperméable fouille le terrain .
_ Peut-il vous apercevoir ?
_ Je ne pense pas .D’ailleurs, on vient de cacher le troupeau derrière la petite colline.
_ Bien joué !
Allez mes amis dans moins de dix minutes, on arrivera au pont.
Terminé !
L’inspecteur Mellassi guettait toutes les entrées et sorties des véhicules. Sa voiture était stationnée près d’une pompe à essence. En ce moment, la voiture de Bangui le dépassa .L’inspecteur regarda sa montre et dit à son compagnon :
_ Notre homme est plus que ponctuel .Il risque de moisir un peu sur les lieux.
Une vingtaine de minutes plus tard, il aperçut la voiture du directeur de la banque prendre la même direction.
Juste une dizaine de minutes après, un camion stoppa à sa hauteur .Une tête se pencha de la fenêtre et le salua
_ Ah, c’est vous inspecteur Slaoui .Je ne vous imaginais pas dans un camion
Ce dernier cligna de l’œil et démarra aussitôt.
A un moment, l’inspecteur contacta ses différents hommes postés dans les alentours : tout était normal .Bref : rien à signaler ! Près du pont Isly, Bangui faisait les cents pas ; quand, il aperçut la voiture du banquier. Ce dernier s’arrêta à quelques mètres de lui. Il descendit de son véhicule en tenant à la main une mallette.
Bangui était seul .Son compagnon, à sa demande, se cacha derrière la voiture.
L’homme à l’imperméable interpela l’arrivant :
_ Vous avez apporté l’argent ?
Le banquier acquiesça de sa tête
_ Vous êtes seul ?
_ Bien sûr, dit monsieur Sedrati tout de go
Puis, il lui remit la mallette.
Bangui fit signe à son compagnon de se montrer et lui dit :
_ Monsieur Hamdi, vous avez devant vous le meurtrier de votre fils et de votre nièce
Comme vous voyez, il vient de me remettre quatre millions de centimes pour acheter mon silence.
Monsieur Sedrati demeura un long moment bouche bée .Il ne savait quoi faire ; tandis que le vendeur de chaussures paraissait en fureur .Aussitôt, il fit paraître de sa poche un pistolet qu’il braqua vers le banquier :
_ Je vais vous tuer sur le champ pour venger Siham et Oualid !
_ Non, intervint Bangui , attendez ! Vous n’allez tout de même pas le tuer dans la voie publique.
Puis à monsieur Sedrati :
_ Allez, venez et pas de faux mouvements, sinon vous serez battu comme un chien errant.
Aussitôt, ils descendirent sous le pont
Le banquier était fou de terreur :
_ Non, s’il vous plait, ne me tuez pas ! je vous jure que je suis innocent
Hamdi ria de bon cœur :
_ N’essayez pas de m’amadouer .Je vous logerai ces balles dans tout votre corps
L’homme à l’imperméable pria son compagnon de tirer avant le passage des voitures sur le pont.
Soudain, un coup de pistolet retentit à quelques mètres d’eux .Sur le pont et aux alentours, des hommes armés se tenaient prêts à tirer .L’inspecteur Halabi le devança et s’adressa à monsieur Hamdi :
_ Donnez-moi cette arme s’il vous plait .Vous êtes entrain de commettre un crime
_ Non, non, cria-t-il .Je vais le tuer
_ Du calme monsieur Hamdi .Ce n’est pas lui l’assassin de votre fils
Puis s’adressant à l’homme à l’imperméable :
_ Quant à vous, monsieur Bangui, votre carrière de meurtrier vient de s’arrêter ici.
Le vendeur de chaussures semblait perplexe :
_ Qu’est-ce que j’entends ? C’est lui l’assassin ?
_ Oui, lança l’inspecteur Slaoui en s’approchant de lui et tout en prenant le revolver de sa main, il ajouta :
_ Ce vilain hors la loi voulait camoufler ses crimes par une tuerie entre vous et votre gendre. Ainsi tout le monde croira à cette version .Quant à lui, il coulera le restant de sa vie dans un autre pays et cela bien sûr grâce à ces quatre millions.
A propos combien il vous a demandé pour vous dévoiler l’assassin de votre fils ?
_ ça alors s’exclama Hamdi, c’est comme si vous étiez avec nous !
Il m’a demandé la modique somme de deux millions de centimes !
A la fin, on embarqua l’homme à l’imperméable, menottes liées à ses deux mains.
L’inspecteur Slaoui ne manqua pas de lui dire :
_ Voue êtes en état d’arrestation.
Néanmoins, vous avez le droit de vous faire assister par un avocat… |