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Organisateurs pour l’introduction C’est dans l’introduction qu’on présente le projet de rédaction : il faut amener, poser, puis
diviser le sujet. On peut également annoncer le point de vue et les grandes parties de la
rédaction.
Voici un exemple d’introduction dont les parties sont liées; cette introduction porte
sur le comportement du personnage d’Isidore à l’égard du cheval Coco.
Selon les écrivains du courant naturaliste, le monde est perçu comme un milieu
qui a ses lois et qui détermine le comportement des personnages de leurs récits. Il
est donc fréquent d’y voir le plus fort avoir raison du plus faible. Par exemple, dans
le conte « Coco » de Guy de Maupassant, un jeune paysan, Isidore Duval, a un
comportement hostile à l’égard du vieux cheval affaibli dont il a la charge. En
effet, Isidore agit, d’une part, de façon cruelle; d’autre part, de manière injuste
envers la bête.
Certains organisateurs textuels servent bien les étapes de l’introduction :
• Sujet amené
Voici quelques exemples d’organisateurs qui amènent le sujet :
Au moment où… / Au 18e siècle… / Dans l’oeuvre de Diderot… / Au milieu de la
révolution industrielle… / Au cours de la période romantique… / Dans les oeuvres
de fiction… /etc.
• Sujet posé
Selon la façon dont le sujet est amené, il faudra relier celui-ci au sujet posé par un
connecteur textuel pertinent; le recours à un complément de phrase peut être utile.
• Sujet divisé
Selon la façon dont le sujet est posé, il faudra relier celui-ci au sujet divisé par un
connecteur textuel pertinent; le recours à un complément de phrase peut être utile. ATTENTION
Dans la mesure du possible, on évitera les organisateurs simplistes comme premièrement,
deuxièmement, troisièmement / d’abord, ensuite, enfin.
De même, on devrait – sauf indication contraire – éviter d’annoncer sa démarche par des
formulations qui appartiennent plutôt au discours oral, telles que la première partie présentera
l’analyse de… / ensuite, il sera question de… / Nous analyserons… / Nous démontrerons
que… / etc.
3. Organisateurs pour le développement Dans un paragraphe logique, le choix des bons organisateurs textuels est important selon
qu’on argumente, explique ou analyse, selon qu’on compare ou qu’on oppose. Par
conséquent, l’éventail des organisateurs est considérable. On aura donc soin de choisir les
termes les plus appropriés à la situation et au sens du texte.
Voici un exemple de paragraphe de développement dont les parties sont liées (le paragraphe
porte sur les liens entre la nature et les émotions dans un extrait d’Atala de Chateaubriand). Tout au long de l’extrait, la nature reflète les émotions des personnages. D’une
part, le vocabulaire désignant les ravages de l’orage sur la forêt permet de
rapprocher la nature des sentiments éprouvés par Atala et Chactas. Par
les mots « foudre » (l.142) « flamme » (l.144) et « étincelle » (l. 146), qui
constituent le champ lexical du feu, appartiennent aussi au registre amoureux : la
puissance de la nature, représentée par le violent orage, peut être associée à la
force des sentiments réciproques qu’éprouvent les protagonistes. L’orage reflète,
d’autre part, la tristesse d’Atala. Alors que l’Amérindien profite de ce déchainement
de la nature pour protéger sa « flamme », il s’interroge : « Orage du coeur […] estce
une goutte de votre pluie? » (l. 175-176) Voilà un rapprochement entre l’orage
qui sévit et celui qui tourmente intérieurement Atala. Dans ce contexte, l’usage de
la métaphore de l’eau a pour effet de relier cet élément au chagrin et aux larmes.
En définitive, la nature représente symboliquement les sentiments : plus que de
simple décor au voyage des deux amants, elle sert également de miroir à leurs
émotions.
Certains organisateurs textuels servent bien le développement du paragraphe logique :
S’il est vrai que... / au contraire / nonobstant / en revanche / on peut douter de… /
on peut démontrer cette affirmation par… / on doit admettre que… / d’entrée de
jeu… / toutefois/ de sorte que/ etc.
4. Organisateurs pour la conclusion Avec la conclusion arrive le moment de dresser le bilan et de mettre le point final; en un mot,
de conclure. Une phrase de transition ou un organisateur textuel peuvent servir à cette fin.
Voici un exemple de conclusion dont les parties sont liées; cette conclusion porte sur la
perception romantique du temps par le personnage d’Adolphe). En somme, Benjamin Constant propose à la fois une conception de l'amour et une
représentation du monde romantiques. Par ses hésitations, son incapacité de
s'attacher ou de s'ouvrir, Adolphe fait souffrir ceux qu'il aime. En effet, il peut
être de mauvaise foi, rêveur et hypocrite. C’est un personnage qui traverse la vie
sans plaisir. Dans sa perception du temps, Adolphe idéalise le passé en rêve et en
imagination, ce temps où, libre, il avait l'avenir ouvert devant lui. Malheureux,
triste, mélancolique, il répand malgré lui le malheur. Finalement, il reste un
spectateur du temps qui passe. Même la liberté qu’il a reconquise après la mort
d'Ellénore le laissera amer et inadapté.
Plusieurs organisateurs textuels peuvent être utilisés dans la conclusion :
Bref / au bout du compte /en fin de compte /en somme / enfin / pour résumer /
finalement /en définitive / somme toute / etc.
POINTS VÉRIFIER Repérer chaque organisateur textuel et s’assurer qu’il exprime la valeur recherchée. (1)
S’assurer que les organisateurs textuels de l’introduction soulignent chaque étape avec
justesse. (2)
S’assurer que les organisateurs textuels utilisés dans le développement montrent
adéquatement les grandes articulations de la pensée ainsi que le jeu des relations, les
mises en relief, les similitudes, les oppositions, etc. (3)
S’assurer que les organisateurs textuels utilisés dans la conclusion conduisent réellement,
par leur choix judicieux, à la conclusion de la pensée, à l’achèvement du texte. (4)
POUR EN SAVOIR PLUS
CHARTRAND, Suzanne et autres. Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui, Boucherville,
Graficor éditeur, 2004 (consulter MARQUEURS DE RELATION et ORGANISATEURS
TEXTUELS).
VILLERS, Marie-Éva de. Multidictionnaire de la langue française, Montréal, 4e édition, Québec/
Amérique, 2003, 1542 pages (voir CONNECTEURS, PRÉPOSITION et, pour les
coordonnants et les subordonnants, CONJONCTIONS). |