Les Imazighen ou Berbères sont un ensemble d'ethnies autochtones d'Afrique du Nord. Ils occupaient, à une certaine époque, un large territoire qui allait de l'Ouest de la vallée de Nil jusqu'à l'Atlantique et l'ensemble du Sahara et y fondèrent de puissants royaumes, formés de tribus confédérées. Connus dans l'Antiquité sous les noms de Libyens, Maures, Gétules, Garamantes ou encore Numides, ils subirent ensuite l'occupation romaine, la christianisation, l'invasion vandale avant d'être convertis à l'islam.
Le plus connus des royaumes berbères fut la Numidie et ses rois tels que Gaïa, Syphax et Massinissa. On peut aussi parler de l'ancienne Libye ainsi que les tribus connues tels que les Libus, et les XXIIe et XXIIIe dynasties égyptiennes, qui en sont issues. Sans oublier la civilisation de Carthage créée par les colons Phéniciens, qui fera plus tard partie de la Province romaine d'Afrique suite à la troisième guerre punique. Il y eut aussi des expansions berbères à travers le Sud du Sahara, la plus récentes est celle des Touaregs et la plus ancienne celle des Capsiens.
Plus réduites, les zones berbérophones d'aujourd'hui sont inégalement réparties dans des pays tels que le Maroc, l'Algérie, la Libye, la Tunisie et l'Égypte. Les langues berbères forment une branche de la famille des langues afro-asiatiques. Autrefois, leur alphabet était le tifinagh, encore utilisé par les Touaregs.
Les Berbères constituent donc une mosaïque de peuples de l'Égypte au Maroc, se caractérisant par des relations linguistiques , culturelles et ethniques. On distingue plusieurs formes de langues berbères : shawee, chleuh, kabyle et Tamasheq sont les plus importants composants du Tamazight (c'est-à-dire "langues des Imazighen"). À travers l’histoire, les Berbères et leurs langues ont connus des influences romaines, puniques, arabes, turque ou encore françaises, ce qui fait que de nos jours, sont appelés officiellement "berbères", les ethnies du Maghreb parlant, se considérant et se réclamant berbère.
Selon Charles-Robert Ageron, « dans l'usage courant, qui continue la tradition arabe, on appelle Berbères l'ensemble des populations du Maghreb ». Étymologie Étymologie du mot berbère
À l’origine, le terme barbare — emprunté en 1308 au latin barbarus, lui-même issu du grec ancien βάρϐαρος bárbaros (« étranger ») — était un mot utilisé par les anciens Grecs pour désigner d’autres peuples n’appartenant pas à leur civilisation, dont ils ne parvenaient pas à comprendre la langue. Bárbaros n’a à l’origine, aucune nuance péjorative, il signifie simplement « non grec » ou plus largement toute personne dont les Grecs ne comprennent pas la langue, quelqu’un qui s’exprime par onomatopées : « bar-bar ».
Le nom de Berbère apparait pour la première fois explicitement après la fin de l'Empire romain. La pertinence de son usage pour la période précédente n'est pas admise par tous les historiens de l'antiquité.
L'usage du terme s'est répandu à la période suivant l'arrivée des Vandales lors des grandes invasions. Qualifiés de Barbares par les Romains d'Afrique romaine, les Vandales proviennent de la péninsule Ibérique. Sur les hauteurs à l'Est de la Numidie fut assemblée la coalition numido-vandale, qui prit Carthage et supprima l'influence de Rome dans toute l'Afrique. Le récit du consul romain en Afrique de l'époque utilisa pour la première fois le terme « barbare » pour décrire les Numides.
Les historiens arabes adopteront à leur tour plus tard le mot « barbares» (en arabe : بَربَر , prononcé berbères). Les Européens nomment Barbarie la côte des Barbaresques, d'où est originaire la figue de barbarie. Étymologie du mot amazigh
L'équivalent en berbère est Imazighen (Imaziγen), pluriel de amazigh, dont l'étymologie n'est pas connue avec certitude. Selon une version fréquente, il aurait le sens d'« homme libre ». Cependant, d'après Ibn Hazm et Ibn Khaldoun, le mot Amazigh désignerait le patriarche du peuple berbère, dans la généalogie établie par ces deux historiens. Le terme amazigh/imazighen a été perdu chez certaines ethnies berbères mais est resté présent chez des berbères du Maroc et d'Algérie. L'utilisation de ce terme a été ravivée à partir des années 1940 avec l'émergence du mouvement berbériste kabyle. Ces termes, et leurs néologismes, se sont généralisés et ont été adoptés au Maghreb. Origines
La question de l’origine des Berbères s’est posée tout au long de l’histoire de l’Afrique du Nord.
Selon les récits de l'Antiquité, notamment Hérodote (Ve siècle av. J.-C.), relatant les informations collectées pendant ses voyages en Afrique du Nord, les Lybiens (terme générique pour NA) se disaient descendre des Troyens, par ailleurs le terme de « Maxies » était utilisé par les Africains pour se dénommer.
Au Moyen Âge, les thèses s'appuyaient sur des récits bibliques, ainsi que sur des références historiques comme Ibn Khaldoun qui donnait à ce peuple une origine sémitique.
Aux XIXe et XXe siècles, plusieurs auteurs lui attribuèrent une origine européenne et nordique.
Recherches modernes
Actuellement, plusieurs études – génétiques, anthropologiques et linguistiques – sont menées : des datations au carbone 14 sur d'anciens fossiles, des tests génétiques sur les populations modernes, mais aussi sur des ossements, et enfin des études comparatives entre la langue berbère avec les autres langues sont les moyens utilisés. Ces études génétiques ainsi que les écrits d'historiens tels que Gabriel Camps et Charles-André Julien tendent à prouver que les Nord-Africains actuels (arabophones ou berbérophones) descendent des Berbères. Selon les théories génétiques
Le chromosome Y est transmis de père en fils, l'étude des polymorphismes présents permet en théorie de suivre la lignée mâle – directe – d'une famille, d'une ethnie ou d'une espèce.
La majorité des haplogroupes masculin des Nord-Africains berbérophones et arabophones sont E1b1b (40 % à 80 %)[6] et J (20 % à 40 %) d'origine majoritairement néolithique. L'haplogroupe R1b (M269), présents surtout en Europe de l'ouest arrive ensuite avec des fréquences entre 0 et 15% selon les régions. Un sous-groupe particulier de l'haplogroupe E1b1b, l'haplogroupe E1b1b1b caractérisé par le marqueur M81, est très fréquent chez les Berbères et voit sa fréquence décroître d'Ouest en Est. Son origine est l'haplogroupe E1b1b de l'Est qui date de 10 000 ans.
L'ADN mitochondrial étant exclusivement transmis de mère à fille, son étude génétique permet de suivre la lignée maternelle – directe – d'une famille, d'une ethnie ou d'une espèce. La majorité des Berbères ont un ADN mitochondrial d'origine ouest-eurasienne[10]. La lignée maternelle directe des Berbères la plus ancienne date du paléolithique (30 000 ans avant notre ère) représentée par l'haplogroupe U6 (d'origine ouest-eurasienne). Cet haplogroupe est spécifique aux Berbères et sa fréquence s'accroît quand on va à l'Ouest.
L'ADN autosomal permet de déterminer l'affinité génétique de certaines populations humaines par rapport à d'autres. À l'exception des Touaregs, la majorité des Berbères sont génétiquement plus proches des Européens et des Moyen-Orientaux que des autres populations humaines – les Touaregs se situant dans une position intermédiaire entre les sub-sahariens et le reste des Berbères.
D'après une étude récente de Adams et al. en 2008 les habitants de la péninsule Ibérique aurait en moyenne environ 11% d'ancêtres Nord-Africains avec des variations géographiques importantes allant de 2% en Catalogne à près de 22% en Castille du Nord-Ouest
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