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ÞÏíã 2016-11-28, 22:41 ÑÞã ÇáãÔÇÑßÉ : 1
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ÇÝÊÑÇÖí Dostoïevski...un romancier aux termes de souffrance


S’il existe un romancier chez qui les termes de souffrance et de rédemption ont un sens, c’est assurément Dostoïevski. Chez lui, les thèmes du bien et du mal sont poussés à l’extrême, d’où cette impression si forte qui s’empare à chaque fois de ses lecteurs. Nul ne sort indemne de son œuvre et ce quel que soit l’âge auquel on l’aborde. Notre vie durant, ses personnages torturés continueront à peupler notre imaginaire et notre conscience.

Prenons par exemple le héros de L’Adolescent (1). Celui-ci veut devenir riche comme Rothschild. Derrière cette volonté, somme toute fort simple et un peu naïve, se cache une vérité beaucoup plus complexe. Ainsi, ce n’est pas la richesse en tant que telle qui l’intéresse, mais la puissance qu’elle procure. Encore faut-il comprendre que cette puissance, il ne compte pas s’en servir. Tout ce qu’il veut, c’est la posséder et savoir qu’il pourrait l’utiliser le cas échéant. Autrement dit, derrière la richesse, c’est la liberté de l’individu qui est son leitmotiv. On passe donc d’un personnage ancré dans le réel (un jeune homme qui veut trouver sa place dans la société) à la description du monde intérieur de la conscience. Car qu’est-ce que la liberté, finalement ? Où commence-t-elle et où finit-elle ? Tel est le problème posé par Dostoïevski. D’un côté, l’individu pressent que le destin que la nature lui a assigné est de mettre tout en œuvre pour devenir lui-même. Par exemple, quelqu’un qui aurait des dons et qui ne les exploiterait pas, pêcherait contre la nature. Mais d’un autre côté, s’imposer le plus possible et développer au maximum sa personnalité, c’est courir le risque de nuire à autrui. Et voilà bien le dilemme. A-t-on le droit de faire tout ce que l’on estime juste pour soi si nos actions occasionnent du tort autour de nous ? Devons-nous limiter notre liberté au nom de la morale ? Si la réponse est oui, nous agissons contre notre nature en restreignant notre pouvoir. Si la réponse est non, nous en arriverons sans doute à commettre le mal. Et là se présentent tous les cas de conscience possibles. Qu’est-ce qui me pousserait à faire le bien ? Dieu sans doute. Mais encore faudrait-il être sûr que celui-ci existe. Or, chez Dostoïevski, le doute semble toujours planer. L’écrivain a certes une démarche mystique et les questions de métaphysique l’intéressent au plus haut point, mais on est loin de Bernanos. Dieu pourrait bien ne pas exister. Ou s’il existe, pourquoi m’impose-t-il ce dilemme insurmontable entre la nécessité d’affirmer mon moi et le respect que je dois à mes semblables ? Après tout, c’est Dieu qui a créé le monde tel qu’il est. C’est donc lui qui me demande à la foi de m’affirmer et d’aimer mon prochain. Comment s’en sortir ? Par la notion de liberté. Je suis libre de faire ce que je veux, mais je peux aussi décider par moi-même de mettre un frein à cette liberté afin de respecter les autres hommes. Cette limitation consentie est au cœur même de la problématique dostoïevskienne.






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