M. Benkirane rencontre SM le roi Mohammed VI le 29 novembre 2011. S.M Le roi Mohammed VI a nommé premier ministre Abdelilah Benkirane, le chef du parti islamiste modéré Justice et développement (PJD) âgé de 57 ans, vainqueur des élections législatives. Selon les résultats officiels définitifs publiés dimanche, le PJD a obtenu 107 sièges sur 395 aux élections législatives anticipées du 25 novembre, faisant ainsi plus que doubler sa représentation parlementaire, qui était de 47 députés dans l'ancienne chambre. Le parti islamiste modéré va pour la première fois diriger un gouvernement de coalition,qui sera étroitement contrôlé par le roi, comme le veut la Constitution. M. Benkirane, a été reçu mardi à Midelt, dans le centre du pays, par le souverain, qui l'a officiellement nommé premier ministre lors d'une brève audience, selon un journaliste présent sur place. La nouvelle Constitution adoptée par référendum en juillet prévoit en effet que le souverain désigne le chef du gouvernement au sein du parti arrivé en tête des élections législatives. Le premier ministre français s'est pour sa part entretenu mardi après-midi par téléphone avec le nouveau chef du gouvernement marocain. "Dans la nouvelle phase qui s'ouvre, François Fillon a assuré à Abdelilah Benkirane que le gouvernement français souhaitait travailler en confiance et en partenariat avec le gouvernement marocain, sitôt celui-ci constitué", selon un communiqué des services du premier ministre. SERIEUX DEFIS SOCIO-ECONOMIQUES Le parti Justice et développement (PJD) d'Abdelilah Benkirane a remporté vendredi 107 des 395 sièges du parlement. M. Benkirane va diriger pour la première fois un gouvernement qui sera étroitement contrôlé par le roi, comme le veut la constitution.Reuters/STRINGER M. Benkirane a tenu ces derniers jours à rassurer sur les libertés individuelles, et a insisté sur les axes de son gouvernement : "la démocratie et la bonne gouvernance", ainsi que la lutte contre la corruption, cheval de bataille du PJD. De sérieux défis attendent son équipe : un chômage très élevé parmi les jeunes et les diplômés, la réduction du déficit public, qui pourrait atteindre 6 % à la fin de l'année, et la grogne sociale. Les spéculations vont bon train sur la composition de la nouvelle équipe, qui devrait, selon la presse, inclure des indépendants et des technocrates.Trois partis de l'actuel gouvernement – l'Istiqlal (indépendant, 60 sièges), le Rassemblement national des indépendants (libéral, 52 sièges), et l'Union socialiste des forces populaire (39 sièges) – se sont dits ouverts à des consultations avec le PJD, selon la presse marocaine. CONCERTATION AVEC LA QOUTLA M. Benkirane a d'ores et déjà indiqué qu'il allait se concerter avec la coalition de la Qoutla, qui regroupe l'Istiqlal, du premier ministre sortant Abbas Al Fassi, l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et le parti Socialisme et progrès (PPS), disposant respectivement de 60, 39 et 18 élus, pour arrêter une position commune sur l'entrée au gouvernement. Un autre parti de l'actuel gouvernement, le Rassemblement national des indépendants (libéral, 52 sièges), a annoncé mardi qu'il rejoignait l'opposition. Avant sa nomination, M. Benkirane a adopté un ton plus conciliant à l'égard du Mouvement du 20-Février, né dans le sillage du printemps arabe, et qui avait appelé au boycott des législatives. "Nous invitons nos frères d'Al Adl Wal Ihsan à revoir leur position de rupture à la lumière de la large victoire du PJD" aux élections, a-t-il dit dans un discours prononcé après l'annonce des résultats du scrutin. La victoire des islamistes intervient un mois après celle enregistrée par les islamistes modérés tunisiens du parti Ennahda. En Egypte, les Frères musulmans devraient obtenir de bons scores à l'occasion des élections parlementaires qui ont débuté lundi 28 novembre Le Monde. |