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ÞÏíã 2011-09-07, 00:24 ÑÞã ÇáãÔÇÑßÉ : 164
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c5 ÑÏ: Poèsie :Hommage à Lamartine,cette semaine


Qui c'était, Lamartine ?

Un languide, n'est-ce pas ? Un mandoliniste assommant. Le pleurard à nacelle dont parlait Musset. Le responsable, comme disait Flaubert, de tous les embêtements bleuâtres du lyrisme poitrinaire.
Je sais bien que c'est là l'image usuelle que l'on se fait de Lamartine.
Il n'y en a pas de plus inexacte.

Oui, il a eu le tort de publier deux fois, coup sur coup (1820 et 1823), des vers où il prétendait "se mourrir". Il avait alors trente ans et il mourra presque octogénaire. Oui, sa prose est souvent molle, et son vocabulaire poétique fait, aujourd'hui, "fané", terriblement. Etranglé par la forme vieille, écrivait Rimbaud, en 1871. Mais le même rimbaud, dans la même phrase, ne l'en reconnaissait pas moins voyant. Et l'on sait que, pour Rimbaud, c'était là le mot clé. Pas de poésie sans "voyance". Lamartine "voyant", selon Rimbaud, est donc, à ses yeux, un poète authentique. Et je me souviens de Claudel 1942, un Claudel désœuvré, qui n'avait jamais lu Lamartine, qui s'y était mis parce qu'il ne savait quoi lire, et qui, tout stupéfait, fixant sur moi ses yuex gris, me disait, n'en revenant pas : "C'est tout de même vrai, ce Lamartine, avec ses défauts, un poète, oui, un poète..."
On songe toujours, quand il s'agit de lui, au Lac, devenu désastreux par "l'adaptation musicale" dont ce poème là fut victime. Et à l'Isolement et au Vallon, à tout ce qui permit à Jules Lemaitre de divertir son auditoire, jadis, en murmurant, avec ce sourire qui lui valait des adorations, que si Victor Hugo, c'est "Boum-Boum", Lamartine, hélas, c'est "Gnan-Gnan". A croire que l'on ne sait même pas que, si Lamartine est l'auteur des Méditations et de Jocelyn, il l'est aussi de ces Psaumes modernes (premier titre de ses Harmonies) où Novissima Verba répond mal à la définition susdite, et des Révolutions et des vers A Némésis et de cette extraordinaire Chute d'un ange qui n'est précisément pas de la guimauve. Une "corde d'airain", chez lui aussi. Une voix puissante et mâle. Et si c'est le même homme qui est capable d'écrire Le Désert et La Vigne et la Maison, c'est que "rien n'est si doux que ce qui est fort" (ces mots là sont de lui; on les trouve dans son Nouveau voyage en Orient, et c'est de l'océan qu'il s'agit).
Un païen qui avait besoin de soleil, qui ouvrait sa poitrine à tous les souffles de la terre et du ciel. Et en même temps un être incapable de borner ses vœux aux délices de l'assouvissement. Terrestre, terrien ("terreux", eût dit Péguy); et, à la fois, homme de désir, avec une réclamation en lui, viscérale, une revendication farouche de l'infini, de l'éternel, de ce qui est.
Il avait possédé des femmes et des femmes, quand, à vingt-six ans, un choc profond l'ébranle. celle qu'il tient maintenant dans ses bras va mourir. Elle le sait. Il le sait. Elle meurt en effet. . Commotion qui l'atteint jusqu'au fond de sa substance. Elle l'a "changé. Cette ferveur chrétienne qu'il avait connue, jadis, auprès d'une mère admirable qui savait lui rendre sensible la présence de Dieu, cette ferveur qui s'était éteinte sous les plaisirs, elle ressuscite. Un lien brisé qui se renoue. Une eau perdue qui se remet à sourdre. Lamartine se marie, résolu à faire de sa vie autre chose qu'une poursuite des "grands biens". Il veut un foyer, des enfants, et dire ce qu'il a désormais dans le cœur, son espérance, sa certitude.
Ses enfants lui seront arrachés. La mort de sa petite Julia, en décembre 1832, est pour lui un déchirement sans nom.

Il entre dans la lutte politique, allant - avec une lucidité exemplaire - vers un but dont ne se doutent guère ni ses ennemis ni ses amis. Ce châtelain de province a compris ce que ne veulent pas voir les gens de sa classe : que la vraie question, temporelle, est économique et sociale, et que l'oppression est la voie sûre vers l'explosion, et que l'ordre injuste est un désordre, et que le salut est dans la République et tout ce qu'elle contient d'implicite, qu'il faudra bien expliciter. On le prend, chez les conservateurs, pour un rusé au service de leurs intérêts; et quand on s'aperçoit, sur le fait, en mai 1848, et de manière le plus flagrante, qu'il n'est pas cet imposteur dupant la "canaille", que les possédants avaient d'abord applaudit, une marée de haine le submerge, un raz-de-marée. Falloux, Montalembert, Veuillot, et tous "ces athées de la nuance catholique", si bien dénudés par Victor Hugo, qui se précipitent, en 1848, vers une Foi qui leur fait entre eux hausser les épaules, mais qu'ils estiment bonne encore à préparer, chez les analphabètes, des générations d'******** résignés, tous ceux-là poursuivent Lamartine d'une fureur, d'une exécration inouïes.
Démuni, solitaire et le cœur broyé, Lamartine ne sait plus si c'est vrai, tout ce à quoi il a cru. Il ne le sait plus, mais il a décidé de faire, et de vivre, comme si c'était vrai. Pari jeté dans le noir. Faire comme si Dieu, le maître obscur, était le "bon Dieu". C'est cela, le secret de Lamartine, de la mort de sa fille jusqu'à sa propre mort. Et ces mots qu'il avait voulu qu'on gravât sur sa tombe : Speravit anima mea, ces mots flétrits, usés, comme on se trompe si l'on y voit la montée calme d'une fumée d'encens. C'est une flamme entrecoupée et violente. Un cri que cet homme s'arrache dans un coup de force permanent de sa volonté.








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