Qui a assassiné Moha Moun : épisode VIII
L'inspecteur invita l'arrivante à s'asseoir par un geste de la main. Après quoi, il lui demanda sa carte d'identité; ce qu'elle s'empressa de faire. Tenant la pièce d'identité à la main, Boukmakh lit à haute voix les informations qui y sont écrites, tandis qu'un de ses subordonnés les tapa à la machine Madame Fatiha Serbini, née à Oulad Larbi le 8 décembre 1946; profession : sans emploi La femme de ménage crut bon d'ajouter : durant toute ma vie, je fais le ménage dans les maisons ; j'ai même travaillé chez les colons français. Puis, il lui remit à nouveau sa carte. Après un bref silence l'inspecteur l'attaqua : madame Serbini, la dernière fois que je vous ai questionné au sujet de la mort de monsieur Moun, vous n'avez pas dit toute la vérité. Même certaines de vos paroles sont contradictoires avec d'autres Celle-ci le dévisagea perplexe:
_"Mais monsieur, je vous ai dit ce que je savais _ Hélas pas toute la vérité Fatiha se précipita vers son interlocuteur et embrassa ses mains :
_ S'il vous plait, ne m'emprisonnez pas et je vous dirai toute la vérité. L'inspecteur sourit : à la bonne heure Puis changeant de ton: et n'essayez pas de me duper _ Je vous le jure monsieur l’inspecteur, supplia-t-elle que c'est la pure vérité qui sortira de ma bouche Ainsi, d'une voix presque calme et sereine, elle raconta: le jour de l'assassinat de monsieur Moun, il a reçu un coup de téléphone .C'était moi qui ai reçu l'appel en premier. La personne de l'autre bout du fil était un homme que j'ai vite reconnu: le docteur Houmidi .Il m'a dit de rappeler à "mon maitre" qu'il devait tenir sa promesse .Je lui ai dit quelle promesse ? Il m'a répondu : dis-lui ce que je t'ai dit, il comprendra Et il raccrocha sec Bien entendu, j'ai fait part de tout cela à monsieur Moun. Aussitôt,il s'enferma dans sa chambre après m'avoir demandé de lui préparer une tasse de café Quelques minutes sont passés, quand Issam, son fils , est entré. Il a demandé à voir son père .Je lui ai dit qu'il dormait et qu'il ne voulait pas être dérangé. Cependant, il pourrait venir à 4 heures quand il se réveillerait... L'inspecteur l'interrompt:
_ Dites-moi: est-il revenu, après ? _ Non, il n'est plus revenu Le lendemain matin, quand il a appris la nouvelle, il m'a dit : qui a tué mon père? Je lui ai répondu que je ne savais pas ;mais la police trouverait vite le coupable .Alors, il est sorti en courant Vers quatre heures, je suis entrée dans sa chambre pour le réveiller comme il me l'avait recommandé. Je l'ai trouvé raide mort étendu sur le sol .La fenêtre de sa chambre était grande ouverte .Alors, je l'ai fermée ,puis je vous ai téléphoné Et c'est tout Quand la femme de ménage termina sa déclaration, l'inspecteur fit un tour dans la pièce ; puis il s'approcha d'elle : bon ça va. Mais, il reste une chose à éclaircir. L'homme barbu , pardon le docteur , depuis quand lui rendait- il visite chez lui ? La femme de ménage réfléchit un moment puis dit: il y a environs deux mois .Au début, je le voyais entrer ; après je ne le voyais que sortir. Je crois qu’ils n’ont jamais parlé de maladie _ Ah, s'exclama Boukmakh, bien entendu, la curiosité vous a incité à écouter leur dialogue, n'est-ce pas? _ Mais monsieur l’inspecteur, je ne suis pas celle que vous croyez L'inspecteur rectifia le tir :
_ Dieu m'en garde de vous juger comme telle. Mais moi je vois que fidèle à votre employeur, et craignant pour sa vie , vous avez décidé de savoir ce que voulait cet homme; puisqu'il ne venait pas pour ausculter l'homme d'affaires, ni même le soigner C'est ça, non ? _ Oui, avoua la fidèle servante _ Alors, qu’est-ce que vous avez entendu ? Vous savez, cela pourra nous aider à découvrir son assassin. Après une brève hésitation, cette dernière dit:
_ il parlait toujours d'une femme _ Comment cela? Intervint Boukmakh _ Et bien, le médecin reprochait à monsieur sa séparation avec cette femme et qu'il devait à tout prix l'épouser Boukmakh retourna à son bureau .Puis, il tapa du doigt : cette femme comment s'appelle-t-elle ?j'imagine que son nom a été évoqué plusieurs fois _ Oui, reconnut la vieille femme...Elle s'appelle Malika Soudain, l'inspecteur sursauta :
_ Malika Benabbou _ Oui, j'ai entendu ce nom une fois, dit-elle Aussitôt, Ziad entra dans le bureau tenant à la main une fiche et le portrait robot du barbu _" Inspecteur, notre homme est un client de la maison ; son vrai nom est Kouider Bouchareb, connu sous le pseudo de Dactylo _ Bien entendu, corrigea Boukmakh qu’il n’a aucun rapport avec la médecine _ Oui, approuva le responsable des archives ; d'ailleurs c'est un comptable expert .Il lui arrive d'user de fausses identités pour piéger ses victimes Aussitôt Boukmakh Boukmakh se retourna vers Ziad:
_ Fais diffuser les photos du barbu dans tous les commissariats ; je veux qu'on le retrouve dans moins de vingt quatre heures Sur ce, il demanda à la femme de ménage de signer ses déclarations avant de rentrer chez elle _ Moi, conclut-il, je vais faire un tour à l'ancienne adresse du docteur Houmidi, pardon de Kouider Bouchareb Puis à Ziad: dis à Redwan de m'attendre en bas , j'ai encore besoin de lui _ Et moi inspecteur, se demanda Ziad _ Toi, quand tu auras fait diffuser la photo et les signalements de notre suspect , raccompagne madame Fatiha chez elle _ Quelle Fatiha ? _ La femme de ménage, je suis sûr qu'elle attend toujours en bas A suivre |