ÇáãæÖæÚ: Prémonition 5
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ÞÏíã 2010-09-24, 11:13 ÑÞã ÇáãÔÇÑßÉ : 1
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ÇÝÊÑÇÖí Prémonition 5


A la maison tout le monde avait pris son petit
déjeuner. Quelques uns avaient déjà quitté les lieux, d’autres se préparaient à faire de même. Rajae saluait les partants avec le sourire mais le regard scrutait l’horizon à travers les vitres des fenêtres, elle attendait toujours Aziz, ou à défaut Abdeslam qui pourrait apporter des nouvelles. Driss, toujours absorbé dans ses pensées, ne bougeait pas de sa place dehors… il attendait ce qui pouvait arriver, bon ou mauvais qu’importe ! l’essentiel pour lui c’était de se débarrasser de ce fardeau soutenu pendant douze longues années.
Quelques tantes s’étaient réunies au salon et discutaient de tout et de rien, rejointes peu à peu par d’autres femmes, tantes, cousines, filles et petites-filles. Il y avaient parmi elles qui se souvenaient de Aziz quand il était enfant, d’autres ne l’avaient jamais vu et étaient curieuses d’apprendre des autres qui était ce cousin, neveu… on racontait sur lui des anecdotes alimentées par la verve de quelques vieilles femmes voulant se montrer savantes et mises dans le secret des familles.
Midi sonna, on préparait déjà le déjeuner. Quelques femmes venaient d’apporter les provisions, et à peine arrivées elles assiégèrent Rajae de mille questions sur Aziz… aucune ne s’était adressé à Driss dont la femme s’était exilée dans un coin, ne parlait à personne et reprochant à tout le monde cet intérêt exagéré pour Aziz et cette indifférence inacceptable envers Driss. Elle savait tout, elle comprenait tout, mais le passé c’était le passé… il fallait oublier, on avait bien oublié Aziz toutes ces années et on était heureux, ou on faisait semblant, ça n’avait pas d’importance…ce n’était pas le moment de maintenant de faire payer les pots cassés à son mari , d’ailleurs y était-il pour quelque chose ? pas du tout !
Soudain on entendit Rajae rire aux éclats et crier « il l’a trouvé, Abdeslam l’a trouvé ! ». elle venait de téléphoner à son frère qui lui donna la nouvelle. Layla, la femme de Driss, courut à sa rencontre
- Il l’a trouvé ? om, où est-il demanda-t-elle à Rajae
- Tiens ! te voilà tout à coup heureuse, lui lança Rajae, va plutôt t’occuper de ton mari, regarde-le, il a l’air d’un revenant !
Sidéré par cette réaction qu’elle reçut comme un poignard, Layla regagna son coin, serra sa fille contre elle et pleura à chaudes larmes.
Aziz allait venir déjeuner à la maison pour la première fois depuis douze ans. Rajae avait oublié le deuil, elle était dans les nues, courait partout, inspectant les plats, donnait des consignes quant aux goûts d’Aziz, les goûts d’antan, espérant qu’il aimait toujours les salades qu’elle préparait avec art. Elle alla ranger le salon, nettoya et astiqua les photos de famille où figurait Aziz avec son doux sourire, elle les contemplait et souriait. Les autres femmes l’aidaient tout en lui posant tant de questions qu’elle n’entendait même pas. Une fois assurée que tout marchait comme elle voulait, elle alla s’asseoir près de la fenêtre, observait la rue et sursautait à chaque bruit de voiture. Tout le passé défila devant ses yeux, tous les moments de joie, les veillées familiales, les jeux…. Elle rêvait éveillée. C’était un beau rêve d’où elle fut tirée par le bruit du claquement des portières de la voiture d’Abdeslam. Elle sursauta et vola vers la porte, pieds nus, se jeta dans les bras d’Aziz toute en pleurs... A suivre.





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ÂÎÑ ÊÚÏíá Azzeddine.I íæã 2010-09-24 Ýí 11:17.
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