Derniers réglages avant la généralisation de l'AMO des économiquement démunis à tout le pays
La commission de suivi du Ramed s'est réunie pour arrêter les modalités de la généralisation du régime.
34 000 cartes d'indigent sont délivrées dans la région pilote de Tadla-Azilal, et 111 000 personnes ont bénéficié des prestations.
 Le premier bilan de l'expérience pilote à Tadla-Azilal du Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis (Ramed) est, selon le ministère de la santé, très positif. Depuis novembre 2008, date de son démarrage, ce nouveau régime a permis de faire bénéficier 111 018 personnes des prestations de santé, ce qui représente une part de 26,5% de la population globale concernée qui s'élève à 420 000 personnes, dont 152 000 pauvres absolus qui ont droit à une prise en charge totale et 268 000 pauvres relatifs devant se contenter d'une prise en charge partielle et qui doivent donc contribuer aux frais des prestations médicales. 85% de ceux qui ont pu bénéficier de la couverture relèvent de la première catégorie, et 57% résident en milieu rural.
Le ministère de la santé précise que 33 339 cartes ont été produites et livrées aux provinces de Béni-Mellal et Tadla-Azilal. Il est ajouté que «tous les détenteurs de cartes ont bénéficié des prestations médicales auxquelles ils ont droit». Cependant, on ignore encore le montant des dépenses engagées pour la liquidation des premiers dossiers traités, tout comme on est peu édifié sur la date de la généralisation du système de couverture initialement prévue pour février de cette année. Selon Yasmina Baddou, ministre de la santé, «il n’y a aucun blocage» et la phase finale de la préparation est entamée. Les résultats de l'étude d'évaluation de la phase pilote lancée en septembre dernier ont permis, souligne la ministre, d'affiner les actions en mesure d'optimiser la généralisation à l'ensemble du pays. Mme Baddou assure que les modalités seront arrêtées suite à la réunion de la commission interministérielle chargée du suivi du Ramed présidée par le Premier ministre programmée cette semaine. Ces précisions étaient apportées, mardi 30 mars.
Les cartes d’indigence seront délivrées par l’Agence de l'AMO
Un retard de deux mois seulement ! Très peu pour susciter de grosses inquiétudes, rassure-t-on. Mais on doit tout de même se rappeler que le gouvernement prévoyait, dès 2006, la généralisation du Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis et que sa mise en application s'est avérée complexe en raison de la difficulté de détermination du profil des bénéficiaires. C'est certainement ce problème qui semble toujours donner du fil à retordre à la commission interministérielle.
On rappellera que le régime doit bénéficier à 8,5 millions de personnes indigentes, soit 28% de la population. Sur la base de 230 critères, la commission technique a permis de sélectionner les indigents relatifs (4,5 millions) et les démunis absolus (4 millions).
L'assistance médicale permettra de couvrir les 41 maladies chroniques et/ou lourdes retenues dans le panier de l'Assurance maladie obligatoire (maladies du foie, maladies respiratoires, maladies systémiques, maladies mentales, maladies du tube digestif, tumeurs malignes...), les soins ambulatoires y afférents ainsi que les médicaments. Pour remédier aux nombreux dysfonctionnements caractérisant l'actuel système de prise en charge des indigents (notamment l'octroi abusif du certificat d'indigence), les personnes concernées seront immatriculées et une carte leur sera donnée par l'Agence nationale de l'assurance maladie (Anam). Le financement de ce nouveau régime d'assistance médicale nécessitera une enveloppe annuelle de 2,8 milliards de DH. C'est l'estimation qui avait été annoncée au départ. Reste à savoir si elle est maintenue ou pas en fonction des réajustements en cours. Les deux tiers de ce budget seront financés par l'Etat, alors que le tiers restant sera versé par les collectivités locales. Une enveloppe de 18 MDH a, par exemple, été allouée au lancement pilote dans la région de Tadla-Azilal. A.B
05-04-2010 |