ãäÊÏíÇÊ ÇáÃÓÊÇÐ ÇáÊÚáíãíÉ ÇáÊÑÈæíÉ ÇáãÛÑÈíÉ : ÝÑíÞ æÇÍÏ áÊÚáíã ÑÇÆÏ

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-   -   Extrait du roman "Pierre et Jean" . Maupassant (https://www.profvb.com/vb/t84894.html)

ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2011-12-19 21:31

Extrait du roman "Pierre et Jean" . Maupassant
 

Maupassant a écrit 6 romans dont Une Vie (1883) ou encore Bel-Ami (1889). Pierre et Jean (1888) est son quatrième roman. Il comporte en guise de préface un essai intitulé Le Roman dans lequel l'auteur y explique qu'il prend ses distances par rapport au naturalisme de Zola car, d'après lui, l'écrivain réaliste ne fait que présenter sa vision personnelle du monde réel. Pierre et Jean est composé de 9 chapitres.Pierre, médecin, ne comprend pas pourquoi un ami de sa famille a légué sa fortune à Jean, son frère cadet. Au terme d'une véritable enquête policière, il mettra au jour un terrible secret. Le quatrième roman de Maupassant (1850-1893), publié en 1888, est sans doute le meilleur. Le récit, qui tient à la fois de l'étude naturaliste et de l'analyse psychologique, s'appuie sur une intrigue, simple et forte. Dans sa célèbre préface, l'auteur développe une théorie qui préfigure la modernité romanesque : il s'agit moins de reproduire le réel que d'en donner l'illusion.
Le texte présenté est extrait du dernier qui traite du départ de Pierre sur le bateau La Lorraine. L'aspect superficiel de cette scène finale semble la rapprocher de celle du départ mais quelques changements sont survenus.





ÇÞÊÈÇÓ:

Haut comme une montagne et rapide comme un train, le navire, maintenant, passait presque à toucher la Perle. Et Mme Roland éperdue, affolée, tendit les bras vers lui, et elle vit son fils, son fils Pierre, coiffé de sa casquette galonnée, qui lui jetait à deux mains des baisers d'adieu. Mais il s'en allait, il fuyait, disparaissait, devenu déjà tout petit, effacé comme une tache imperceptible sur le gigantesque bâtiment. Elle s'efforçait de le reconnaître encore et ne le distinguait plus.
Jean lui avait pris la main.
"Tu as vu ? dit-il.
- Oui, j'ai vu. Comme il est bon !" Et on retourna vers la ville.
"Cristi ! ça va vite", déclarait Roland avec une conviction enthousiaste.
Le paquebot, en effet, diminuait de seconde en seconde comme s'il eût fondu dans l'Océan. Mme Roland tournée vers lui le regardait s'enfoncer à l'horizon vers une terre inconnue, à l'autre bout du monde. Sur ce bateau que rien ne pouvait arrêter, sur ce bateau qu'elle n'apercevrait plus tout à l'heure, était son fils, son pauvre fils. Et il lui semblait que la moitié de son coeur s'en allait avec lui, il lui semblait aussi que sa vie était finie, il lui semblait encore qu'elle ne reverrait jamais plus son enfant.
"Pourquoi pleures-tu, demanda son mari, puisqu'il sera de retour avant un mois ?" Elle balbutia :
"Je ne sais pas. Je pleure parce que j'ai mal." Lorsqu'ils furent revenus à terre, Beausire les quitta tout de suite pour aller déjeuner chez un ami. Alors Jean partit en avant avec Mme Rosémilly, et Roland dit à sa femme :
"Il a une belle tournure, tout de même, notre Jean.
- Oui", répondit la mère.
Et comme elle avait l'âme trop troublée pour songer à ce qu'elle disait, elle ajouta :
"Je suis bien heureuse qu'il épouse Mme Rosémilly." Le bonhomme fut stupéfait :
"Ah bah ! Comment ? Il va épouser Mme Rosémilly ?
-Mais oui. Nous comptions te demander ton avis aujourd'hui même.
- Tiens ! Tiens ! Y a-t-il longtemps qu'il est question de cette affaire-là ?
- Oh ! non. Depuis quelques jours seulement. Jean voulait être sûr d'être agréé par elle avant de te consulter." Roland se frottait les mains :
"Très bien, très bien. C'est parfait. Moi je l'approuve absolument." Comme ils allaient quitter le quai et prendre le boulevard François-Ier, sa femme se retourna encore une fois pour jeter un dernier regard sur la haute mer ; mais elle ne vit plus rien qu'une petite fumée grise, si lointaine, si légère qu'elle avait l'air d'un peu de brume.
Guy de Maupassant - Pierre et Jean - Fin du roman


ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2011-12-19 21:35

ÑÏ: Extrait du roman "Pierre et Jean" . Maupassant
 
Commentaire
De cet extrait qui clôt le roman Pierre et Jean, on peut retenir qu'il propose un dénouement à double facette: l'une tragique pour Pierre et sa mère, l'autre heureuse pour Jean et M. Roland. Malgré la volonté de Maupassant de vouloir faire croire à un retour à la normale avec notamment Mme Roland qui reprend son rôle en société et les autres personnages qui semblent heureux, on note tout de même que "fumée" et "brume" rappelle les errances de Pierre dans la brouillard, c'est-à-dire que le roman se ferme sur les souffrances de Pierre qui ont, en réalité, transformer la famille Roland.

Le Roman - Les grandes idées

L'important dans le roman est ce qui se passe à l'intérieur des personnages.
Les naturalistes de talent devraient en fait s'appeler des illusionnistes. A l'inverse d'auteurs comme Zola, Maupassant ne fait pas d'analyses psychologiques, ne suit pas de règles strictes et écrit d'une façon naturelle et simple (sans excès ni extravagances).
Maupassant préfère les romanciers d'aujourd'hui à ceux d'hier.


L'art du romancier


Profondeur des sentiments et des sensations.
Plutôt que d'insérer des commentaires, Maupassant préfère des personnages pris sur le vif, mobiles, caractérisés par des dialogues et des images : cela le rapproche de la peinture impressionniste qui saisit le mouvement et suggère plutôt que décrit.
Il attaque la cupidité et l'hypocrisie de la petite bourgeoisie.
Il a une vision désenchantée du réel car il souffre des mesquineries de la société, mais cela ne l'empêche pas de prendre ses distances par des touches d'ironie qui mêlent un certain sourire à la tristesse.


ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2011-12-19 21:37

ÑÏ: Extrait du roman "Pierre et Jean" . Maupassant
 
Contexte historique et social au XIXème siècle
Entre 1789 et 1890, 9 régimes politiques se sont succédés, ce qui a conduit les auteurs à une remise en question.
Après la période stricte des XVIIème et XVIIIème siècles, le supplément de liberté de la fin du XVIIIème et du XIXème siècle a amené à la création d'un nouveau genre littéraire : le roman.
Au début du XIXème siècle, on note l'apparition du romantisme : ce nouveau courant prend plus de libertés et a tendance à fuir les réalités. Il est l'expression du "JE" et des sentiments.
La réaction à ce mouvement sera le réalisme, qui se veut l'expression de la réalité. Flaubert et Balzac appartiennent à ce courant.
Maupassant
, de même que Zola, appartient au naturalisme : ce courant, prolongeant le réalisme, a duré de 1865 à 1890. Ce courant veut calquer le réel et être impersonnel : l'important pour Maupassant est de donner la sensation du réel plutôt que de le restituer, il compose et fait des choix dans ce but..
Cela implique aussi que chez Maupassant, le milieu influence les personnages et provoque certaines conséquences.
Pour Maupassant, c'est l'intérieur des personnages (leurs pensées) qui est le plus important => il est plus intimiste.
Alors que Zola exprime la lutte dans l'adversité, Maupassant, lui, est plus pessimiste
.

ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2011-12-19 21:40

ÑÏ: Extrait du roman "Pierre et Jean" . Maupassant
 

ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2011-12-19 21:46

ÑÏ: Extrait du roman "Pierre et Jean" . Maupassant
 
Pierre et Jean
Maupassant

Résumé






ÇÞÊÈÇÓ:

Chapitre I
Une partie de pêche en barque, au large du Havre, réunit Monsieur Roland, sa femme et leurs deux fils, Pierre et Jean, qui rivalisent à la rame devant la jeune, belle et bonde veuve d’un riche capitaine de vaisseau, Mme Rosémilly. Le père Roland est un brave homme borné et commun, qui a laissé Paris et son modeste commerce de joaillier pour se consacrer à sa passion de la pêche qui lui fait passer ses journées sur la mer. Sa femme, « une économe bourgeoise un peu sentimentale », est la mère idéale qui ne vit que pour l’affection qu’elle porte à ses enfants. Les deux frères, unis et opposés par « une fraternelle et inoffensive inimitié », sont très différents sur le plan physique et moral. L’aîné, Pierre, près de la trentaine, brun, maigre et nerveux, tourmenté par de grands projets et sujet à des découragements imprévus, après avoir commencé et abandonné diverses études, a enfin été reçu docteur en médecine. Jean, qui est de cinq ans plus jeune, gros, blond, placide, est docteur en droit et se prépare à exercer tranquillement la profession d’avocat. Le plus jeune, grâce à sa vie régulière, a constamment été proposé comme modèle à Pierre, l’indiscipliné. Au retour, le soir même, la vie tranquille de la famille est bouleversée par la nouvelle de la mort de M. Maréchal, leur fidèle et vieil ami. En effet, celui-ci a fait de Jean l’unique héritier de sa fortune considérable.
Chapitre II
Venu sur le port réfléchir à cet événement, Pierre croise Jean et le félicite pour sa nouvelle fortune. Puis il rend visite au pharmacien Marowsko, qui éveille un doute en son esprit jaloux à propos de l’héritage.
Chapitre III
Une anonyme et peu farouche « fille de brasserie » renforce le soupçon : « Ca n’est pas étonnant qu’il te ressemble si peu ». Pierre trouble le repas où les siens, dans leur optimisme aveugle qui l’irrite, fêtent l’heureux événement et commencent à faire des projets.
Chapitre IV
Sorti en mer, il est atrocement torturé par le soupçon éveillé par les phrases de ses amis, et il cherche avec acharnement la raison pour laquelle seul Jean a hérité de la fortune, alors que Maréchal le connaissait depuis qu'il était tout petit. La brume l’oblige à rentrer. Il commence alors « une enquête minutieuse » et particulièrement pénible pour découvrir la vérité. Un souvenir lui revient : Maréchal, dont un portrait accroché au mur avait été enlevé après la naissance de Jean, « avait été blond, blond comme Jean. ». Il conclut de cette ressemblance que Jean est le fils de Maréchal.
Chapitre V
Il demande à sa mère où se trouve le portrait de Maréchal et lui fait ainsi comprendre qu’il sait tout. Mais il n'ose lui annoncer la vérité car il ne veut pas qu’elle meure de honte. Le trouble de sa mère à propos du portrait, ajouté à la ressemblance, transforme le doute en « intolérable certitude ». Elle perd à ses yeux tout son charme serein de femme aux pures affections.
Chapitre VI
Malheureux, torturé par « l’infâme secret » et par le remord qui le rend honteux de lui-même, il persécute sa mère. A l’occasion d’une sortie sur la plage de Saint-Jouin, Jean se déclare à Mme Rosémilly, adroite en amour comme à la pêche, et, avec le prestige de sa récente richesse, il obtient d’elle une promesse.
Chapitre VII
Dans le nouvel appartement de Jean, convoité par l’aîné, les deux frères se disputent. Pierre, sous le coup de la fureur, ne résiste plus et lui révèle sa découverte, insoucieux de sa mère qui, certainement, les entend de la chambre à côté : « Tu es le fils d’un homme qui t’as laissé sa fortune. » Jean, bouleversé, obtient peu après la confirmation de la vérité de la bouche de sa mère « Tu n’es pas le fils de Roland. ». Elle veut partir à tout jamais, mais il la supplie de rester et ils se réconcilient dans le même amour.
Chapitre VIII
Le caractère placide et positif de Jean prend rapidement le dessus. Il dédommagera son frère en renonçant en sa faveur au petit patrimoine de la famille. En attendant, puisque Pierre n’a plus envie de vivre à la maison, il facilitera son embarquement comme médecin de bord sur un transatlantique.
Chapitre IX
M. Roland accepte tout, sans soupçonner le moins du monde la récente tragédie, tandis que sa femme est moins torturée. Enfin, le groupe du début, moins Pierre, est réuni dans la même barque, pour saluer le départ de « La Lorraine », à bord de laquelle Pierre commence une nouvelle « vie de forçat vagabond ».


ÇáÓÇÚÉ ÇáÂä 17:53

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