ãäÊÏíÇÊ ÇáÃÓÊÇÐ ÇáÊÚáíãíÉ ÇáÊÑÈæíÉ ÇáãÛÑÈíÉ : ÝÑíÞ æÇÍÏ áÊÚáíã ÑÇÆÏ

ãäÊÏíÇÊ ÇáÃÓÊÇÐ ÇáÊÚáíãíÉ ÇáÊÑÈæíÉ ÇáãÛÑÈíÉ : ÝÑíÞ æÇÍÏ áÊÚáíã ÑÇÆÏ (https://www.profvb.com/vb/)
-   la prose (https://www.profvb.com/vb/f256.html)
-   -   les aleas du destin (https://www.profvb.com/vb/t59172.html)

dalil-fatema 2011-01-05 15:04

les aleas du destin
 

Elle a entendu une voiture s’arrêter devant le portail de l’immeuble. i
i - Tiens, se dit-elle, il a déjà fini sa tournée des bars ! i
Elle se précipita vers la cuisine pour finir de préparer le diner tout en pensant à son calvaire qui allait commencer trop tôt ce week-end, elle n’en connaissait le scenario que très bien !...i
Comme d’habitude, il remonterait l’escalier d’un pas lourd en braillant des airs oum-keltoumiens, il trébucherait infailliblement sur la dernière marche, plus haute que les autres, et la mélodie se muerait en mugissements injurieux ! i
Comme d’habitude, il essaierait plusieurs clés avant de tomber sur la bonne et ouvrir la porte de leur appartement ; sa dernière barricade à elle avant le déluge… ! i
Comme d’habitude, elle redouterait son entrée fracassante dans la salle à manger où elle avait déjà dressé la table pour diner. Un diner qui n’était jamais à son gout ; trop cuit, pas assez de sel, pas assez de sauce, trop d’épices, salade mal assaisonnée, café froid…toutes les excuses étaient valables pour exploser. i
Comme d’habitude, elle serait pétrifiée par la peur et son mutisme serait perçu par son mari comme un défi, une bravade ce qui attiserait encore et encore sa colère. Elle ne ferait rien pour le détromper ; cette attitude lui préservait un semblant d’amour propre, de fierté. i


Comme d’habitude, il lui jetterait tout sur la figure et loin de se calmer, se ruerait sur elle, la tirerait par la main jusqu’à la porte d’entrée pour la jeter dehors comme une marchandise périmée !i
Comme d’habitude, ses cris fous lui parviendraient jusqu’à chez sa voisine qui l’aurait accueillie pour la nuit. Et là ce serait un autre supplice, et non des moindres qui commencerait. Ce serait un long discours sur l’émancipation et les droits de la femme, sur la Modawana et ses atoutsi
iL’époque de sérail et de Sisayed est révolue, dirait sa voisine, tu n’es pas son esclave ! pourquoi tu te laisses faire..où est ta fierté..ton orgueil..ton amour propre ? …demande le divorce et avec la Modawana tu l’auras en deux tours trois mouvements avec en bonus la maison la voiture et une somme rondelette…à ta place j’aurai bla bla bla ….je connais un fqih pieux et hors de doute bla bla bla….i
comme d’habitude, elle n’aurait ni la force ni le moral pour discuter de la Modawana ou l’émancipation ou la sorcellerie ....! Souvent les gens parlaient à blanc quand ils ne sont pas dans le bain, et sa voisine ne savait ou ne voulait rien savoir sur les conditions de la femme divorcée dans notre société, surtout si elle était issue d’un milieu modeste et sans nul autre revenu que l’aumône d’un ex-mari souvent rancunier. Et dans son cas, même cette aumône elle l’aurait pas de son mari puisqu’ils n’avaient pas eu d’enfants ! i


Un coup de sonnette strident coupa court à son imagination vagabonde. i
iQuoi, encore ! Il a égaré ses clés aussi, s’exclama-t-elle. i
Par réflexe, elle jeta un coup d’œil par le judas de la porte et pâlît. i
imon Dieu..un agent de police ! Son esprit s’égailla dans tous les sens puis se figea sur deux fatalités : la morgue et la prison ! i

Un deuxième coup de sonnette la fit sursauter et tirer de sa léthargie. Elle ouvrit la porte implorant Dieu avec ferveur. Toute sa rancune, son dépit, ses humiliations étaient oubliées balayés devant la crainte de perdre son Aziz ! i
L’agent interrompit ses prières
iBonsoir madame. C’est ici où réside Mr Benchemsi ? i
in..n..no..non mmonsieur, balbutia-t-elle, la gorge serrée. Ce c’est l’immeuble d'à coté.
i Merci Madame et bonne soirée ! i
Encore sous le choc, elle ferma la porte et se dirigea vers le salon comme une somnambule.
iC’est un signe de Dieu, un avertissement, ne cessa-t-elle de se répéter! i
Je suis en train de vivre en marge de la vie à m’apitoyer sur mon sort, sans rien tenter, c’est quoi cette passivité, allez réveille-toi un peu Hanan ! i


Jamais elle n’a eu aussi peur depuis l’accident de ses parents survenu il y a quelques années. elle se souvint des moindres détails comme si c’était hier ; l’agent de police qui sonnait à leur porte…la course folle vers l’hôpital..la morgue. Elle n’oublierait jamais ces moments pénibles et surtout le soutien et le réconfort illimités de son mari. Oui, Aziz n’était pas du tout mauvais, c’était plutôt une bonne graine ! Quand il est sobre, il était toute gentillesse, toute tendresse, pour se métamorphoser complètement le week-end, c’était incompréhensible, peut-être que sa voisine avait raison et que quelqu’un leur avait jeté un sort ? De toute façon, il était temps de faire une mise au point et mettre la main sur ce qui clochait entre eux ces derniers mois ! i
Elle souriait en pensant à sa voisine qui se plaisait à lui répéter, mi-figue mi-raisin : i
i –Tu lui trouves toujours des excuses à ton Aziz chéri ! i
Toi ma grande, tu dois souffrir de ce fameux syndrome de Stockholm. Va te faire soigner avant qu’il ne soit trop tard ! i
N’importe quoi ! Elle n’était pas la victime de son mari, mais peut-être que tous deux étaient victimes du destin. i
Ce soir elle quitterait ce masque d’indifférence qui mettait son mari en rogne, elle irait jusqu’à l’attendre en haut des escaliers pour lui éviter ses démêlés avec la dernière marche. Elle organiserait une soirée tranquille et détendue. Ils pourraient ainsi parler de leurs problèmes à cœur ouvert

…………………………..



Aziz était assis devant une bière tiédie, dans un bar au centre ville. Il tournait et retournait son verre en fixant le liquide ambré au fond sans le voir. Il détestait cette atmosphère qui puait la débauche. Il détestait le tour que prenait son ménage et sa vie avec. Il se détestait pour son agressivité envers sa femme, sa Hanane cherie.il faut mettre fin à ce cycle infernal ; il ne supportait plus le poids du remord à chaque fois qu’il contemplait son visage angélique. Hanane était la meilleure des épouses, rien à lui reprocher sinon cet instinct maternel. Son cri de désespoir et de dépit l’étouffait. cela allait mal et cela durait longtemps, depuis le jour où il a surpris Hanane devant la fenêtre de leur chambre à regarder jouer le petit Akram, fils des voisins. Elle ne s’est même pas rendu compte de sa présence. Elle pleurait en silence et ses larmes étaient comme des coups de poignard dans son cœur et son âme, des coups qui saignaient toujours. Il s’en voulait de ne pouvoir combler le vœu légitime de sa femme bien-aimée. i
Les premières années de leurs mariage, et quand le petit ange a tardé de venir, ils avaient entamé une séries de consultations et d’analyses, le verdict était sans appel : le hic venait de lui. Et pour seule solution, on leur avait suggérés une insémination artificielle avec donneur. C’était hors de question, ils avaient refusé catégorisent ; leur enfant ne peut être que de leurs chair et leur sang à deux ! i
Leur décision précise, ils n’en avaient plus parlé et la vie avait repris son cours. Il s’était fait à l’idée de n’avoir pas d’enfant et avait pensé que c’était de même pour sa femme ; il s’était trompé lourdement. i


Il se prit la tête entre les mains, ses yeux larmoyaient ; il n’en pouvait plus de cette douleur, il devait franchir le pas…d’un coup, il se dressa ; sa décision était prise, il en parlerait à Hanane cette nuit même. Une paix intérieure le pénétra, il se sentait calme et délivré, c’en était fini avec ses tergiversations. i
Il paya son verre, sortit précipitamment comme s’il craignait de revenir sur sa décision, se dirigea vers le parking pour prendre sa voiture direction la maison. Il gara la voiture et monta l’escalier d’un pas alerte en cherchant ses clés…peine inutile ; Hanane était là, au pas de la porte. i
i –Aziz, ca va mon ami ?s’exclama-t-elle
i – Quoi Hanane. Tu es étonnée que je sois sobre à cette heure la ?fit-il avec sarcasme
i – Pas du tout mon chéri, viens, entrons ! Elle ferma la porte derrière eux alors qu’il s’avançait vers le salon et il se figea devant le spectacle : une table à deux étaient dressée avec une rose sur chaque assiette, des pétales de roses éparpillée sur la table et deux chandelles de chaque coté. Des bougies allumées partout dans le salon. Hanane éteignit la lumière et se pressa pour mettre en marche leur vieux tourne-disque. La voix rauque de leur chanteur préféré diffusa. i
i – J’ai voulu te faire une surprise Aziz, ca te plait ? i


Doucement, il lui prit la main, la fit asseoir sur le canapé et prit place à coté d’elle. i
i – écoute-moi bien Hanane, tu sais que je t’aime plus que tout au monde et t’épouser était une bénédiction de Dieu. Mais tu dois être embrouillée et scandalisée par mon comportement vil et honteux de ces derniers mois. je ne me le pardonnerai jamais et je n’ose espérer ton pardon..Il fit une pause, puis continua avec une voix altérée
i – arrêtons de tourner autour du pot, tu désires ardemment un enfant et je ne peux te l’offrir
i- mais Aziz je n’ai jamais protesté ou…d’un geste lent de la main, il l’arrêta
i – tes regards, tes larmes en disent long Hanane et c’est ton droit le plus élémentaire ; tu dois refaire ta vie et…i
i – NOOON, sanglota-t-elle, tu ne peux pas me faire ca ! c’est quoi la vie sans toi..non non non… ne me quitte pas ne me tue pas
Tendrement, Aziz prend le visage de sa femme entre ses mains et la regarda droit dans les yeux
i – tu verras ma chérie, quand tu prendras ton bébé dans tes bras, tu oublieras le monde entier, moi compris. Je serai toujours la, à tes cotés, tu ne manqueras de rien jusqu’à…je t’aime trop pour te priver de ce bonheur et je sais qu’à ma place tu auras fait la même chose. i
Il essuya une larme sur le visage de sa femme, lui déposa un baiser sur le front…Et la répudia

………………..…..

Hanane se tut…leur histoire n’était pas finie pour autant... il verra bien ! i
FIN

Azzeddine.I 2011-01-05 17:42

ÑÏ: les aleas du destin
 
Que puis-je dire, chère Dalil, sinon BRAVO! un récit sublime!
Mes compliments

dalil-fatema 2011-01-06 08:11

ÑÏ: les aleas du destin
 
ÇÞÊÈÇÓ:

ÇáãÔÇÑßÉ ÇáÃÕáíÉ ßÊÈÊ ÈæÇÓØÉ Azzeddine.I (ÇáãÔÇÑßÉ 319189)
Que puis-je dire, chère Dalil, sinon BRAVO! un récit sublime!
Mes compliments


venant d'un grand nouvelliste, tes compliments et tes encouragements me vont droit au coeur. i
merci Si Azzeddine

ERRAJI 2011-02-02 21:31

ÑÏ: les aleas du destin
 
C'est superbe,chère amie Fatéma,mais j'aurais aimé une fin heureuse pour Aziz et Hanane

ÌæåÑÉ ÇáãÍíØÇÊ 2011-02-11 09:57

ÑÏ: les aleas du destin
 


ÇáÓÇÚÉ ÇáÂä 17:25

ÌãíÚ ÇáãæÇÏ ÇáãäÔæÑÉ ÈÇáãæÞÚ ÊÚÈÑ Úä ÃÕÍÇÈåÇ ÝÞØ æáÇ ÊÚÈÑ ÈÃí Ôßá ãä ÇáÃÔßÇá Úä ÑÃí ÇáãæÞÚ æáÇ íÊÍãá Ãí ãÓÄæáíÉ ÚäåÇ

Powered by vBulletin® Copyright ©2000 - 2024, Jelsoft Enterprises Ltd