:Mythe Oiseau fabuleux, originaire d’Arabie du Sud (actuel Yémen) et rattaché au culte du Soleil, en particulier dans l’ancienne Égypte et dans l’Antiquité classique. D'après la légende, sa résurrection avait lieu, en Arabie et dans les pays alentour comme l'Égypte où il était vénéré.Le phénix était une sorte d’aigle mais de taille considérable ; son plumage se parait de rouge, de bleu et d’or éclatant, et son aspect était splendide. Il n’existait jamais qu’un seul phénix à la fois ; il vivait très longtemps : aucune tradition ne mentionne une existence inférieure à cinq cents ans. N’ayant pu se reproduire, le phénix, quand il sentait sa fin venir, construisait un nid de branches aromatiques et d’encens, y mettait le feu et se consumait dans les flammes. Des cendres de ce bûcher surgissait un nouveau phénix... :Le Phénix Perse L'idée de l'oiseau se confond avec celle de la légèreté, de l'essence des choses et des êtres. Les oiseaux dont il est question incarnent la pensée opposée à la matière, l'intériorité de l'homme, son « moi profond, son esprit ». Un conte perse du XIIIe siècle écrit par Attar Neyshaboury, Le langage des oiseaux, comprend 4 647 vers. C'est une épopée mystique où 30 000 oiseaux sont à la recherche de leur Roi. Le récit commence par un discours de bienvenue qui constitue une fonction rituelle et magique associant la « Huppe », un oiseau, (* *) porteur d'une couronne, et les autres oiseaux, qui représentent une humanité en quête de connaissance. Aussitôt, la foule des oiseaux inquiets se rassemblent et providentiellement la Huppe se présente comme messagère. Elle exhorte les oiseaux à partir pour un voyage difficile qui les conduira à la cour de leur Roi, un oiseau fabuleux, le Simorg (ou Simurgh). Tous les oiseaux comprennent l'intérêt fondamental de cette entreprise. Cependant presque aussitôt plus de dix mille d'entre eux s'excusent : ils sont, pour des raisons diverses, contents de leur sort ici-bas. La Huppe admoneste tout le monde, tranquillise les uns, encourage les autres et commence l'enseignement qui permettra d'entreprendre le voyage. Ils doivent s'engager dans les sept vallées qui marqueront les degrés initiatiques de leur ascension spirituelle. Ces vallées magiques et mystiques sont les vallées de la recherche, de l'amour, de la connaissance, de l'indépendance, de l'union, de la stupeur et du dénouement. C'est après avoir franchi ces vallées, en un long voyage dont la durée comprend souvent une ou plusieurs vies pleines d'embûches, voyage où la grande majorité des oiseaux périront, que les rescapés se voient refuser - ultime épreuve - l'accès tant espéré au palais de leur Roi : le Simorg... : Le Phénix Grec La première mention du phénix se trouve dans un fragment énigmatique d'Hésiode : « La corneille babillarde vit neuf générations d'hommes florissants de jeunesse; le cerf vit quatre fois plus que la corneille; le corbeau vieillit pendant trois âges de cerf; le phénix vit neuf âges du corbeau et nous vivons dix âges de phénix, nous, Nymphes aux beaux cheveux, filles de Zeus armé de l'égide[1]. »
Hérodote est le premier à fournir une version détaillée du mythe : « On range aussi dans la même classe un autre oiseau qu'on appelle phénix. Je ne l'ai vu qu'en peinture; on le voit rarement ; et, si l'on en croit les Héliopolitains, il ne se montre dans leur pays que tous les cinq cents ans, lorsque son père vient à mourir. S'il ressemble à son portrait, ses ailes sont en partie dorées et en partie rouges, et il est entièrement conforme à l'aigle quant à la figure et à la description détaillée. On en rapporte une particularité qui me paraît incroyable. Il part, disent les Égyptiens, de l'Arabie, se rend au temple du Soleil avec le corps de son père, qu'il porte enveloppé dans de la myrrhe, et lui donne la sépulture dans ce temple. Voici de quelle manière : il fait avec de la myrrhe une masse en forme d'œuf, du poids qu'il se croit capable de porter, la soulève, et essaye si elle n'est pas trop pesante; ensuite, lorsqu'il a fini ces essais, il creuse cet œuf, y introduit son père, puis il bouche l'ouverture avec de la myrrhe : cet œuf est alors de même poids que lorsque la masse était entière. Lorsqu'il l'a, dis-je, renfermé, il le porte en Égypte dans le temple du Soleil[2]. »
Hérodote, qui tire probablement ses informations d'Hécatée de Milet, considère donc le phénix comme un oiseau réel, qu'il rapproche du bénou, un oiseau sacré égyptien. Vivant sur la benben ou sur le saule sacré d'Héliopolis, le bénou est une manifestation du dieu Rê et du dieu Osiris; il est associé au cycle sothiaque. Cependant, certains détails cités par Hérodote ne cadrent pas avec les conceptions égyptiennes : ainsi de l'apparition tous les 500 ans et de l'ensevelissement du père[3]. On a suggéré une mauvaise compréhension par Hérodote du symbole égyptien[4] : il aurait interprété comme une filiation physique la relation entre le bénou et les divinités dont il est le bâ (manifestation temporaire)[5]. Selon d'autres, le phénix que décrit Hérodote n'aurait en réalité pas de rapport avec le bénou, mais serait la variante grecque du mythe oriental de l'oiseau du soleil; ce phénix aurait symbolisé très tôt la « grande année », c'est-à-dire la durée nécessaire à un cycle équinoxial complet, et son association au cycle sothiaque serait postérieure[6 |