Jorge Amado (1912-2001) : penseur torturé

De la politique à la littérature

Militant et député communiste Brésilien, Jorge Amado a été contraint à l'exil en 1947 lorsque son parti fut dissout et déclaré illégal par le pouvoir en place.
Amado choisira l'Europe et l'écriture, véritable passion qui ne le quittera plus.

Amado est l'un des premiers écrivains latino-américains à dépeindre la misère humaine avec humour, détachement, légèreté, mais aussi érotisme et sensualité. Atttaché aux grandes oeuvres européennes du XIXe siècle, il fait apparaître dans ses écrits son goût du mélodrame passionnel, avec des personnages complexes et nuancés.

A lire absolument : "Le pays du Carnaval", "Les terres du bout du monde", "Capitaines des sables
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Gabriela Mistral (1989-1957) : figure de la poésie du XXe siècle

La première grande fierté artistique chilienne

Lucila de María del Perpetuo Socorro Godoy Alcayaga, plus connue sous le nom de Gabriela Mistral (elle choisira ce pseudonyme en hommage à Frédéric Mistral), est le premier auteur d'Amérique latine à avoir reçu le prix Nobel de littérature, en 1945. Peu de femmes accèdent à une telle notoriété artistique sur le continent, mais son prodigieux talent lui permet d'être reconnue très jeune par les élites littéraires et de militer pour le féminisme (notamment grâce à "Lectures pour femmes").
Sa poésie se compose de vers simples mais décrit avec précision des émotions complexes, chaque mot est choisi avec minutie, permettant à un large public de s'émerveiller de ses contemplations de la nature, des corps, des joies humaines, et de partager ses peines et sa nostalgie.
A lire absolument : "D'amour et de désolation", "Tendresse
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Juan Carlos Onetti (1909-1994) : le romancier existentialiste

Le vertige de l'absurdité du monde
La littérature de Juan Carlos Onetti est pleine d'amertume, de scepticisme à l'égard de l'homme et d'un profond cynisme. L'angoisse perpétuelle d'un monde sans sens qui se répand dans ces écrits l'a sans doute éloigné du succès populaire qu'il aurait mérité.
Reconnu par ses pairs (il reçoit le prix Cervantes en 1980), le journaliste uruguayen se distingue par un pessimisme nihiliste et la conscience aiguë de sa liberté, ce qui le rapproche de l'existentialisme français.
Onetti est aussi un grand admirateur de Faulkner et de Cioran, un homme curieux, cultivé et engagé contre la dictature de Bordaberry, emprisonné puis contraint à l'exil en Espagne.

A lire absolument : "La vie brève", "Ramasse-vioques", "Le chantier"

Carlos Fuentes (né en 1928) : l'imagination au service de la politique


La figure du diplomate intellectuel

Carlos Fuentes passe sa jeunesse à découvrir l'Amérique latine, en suivant ses parents, diplomates mexicains très sollicités. Sa carrière l'amènera lui-aussi à devenir ambassadeur en France durant plusieurs années.
Sa conception de la politique est ainsi très littéraire : la force de l'imagination, du rêve, mise en mots, peut orienter les peuples du monde à réagir constamment.

Convaincu que le capitalisme -comme le communisme- n'est pas adapté au continent latino-américain, il propose dans ses livres, à travers la philosophie de ses personnages, une réflexion nouvelle sur le multiculturalisme et le vivre-ensemble.

De ses essais, poèmes et romans se dégage une vigueur, une impétuosité à la fois incisive et lyrique.

A lire absolument : "La mort d'Artemio Cruz", "La campagne d'Amérique
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