Des dizaines de fils traversaient le ciel en s'accrochant aux bâtiments historiques qui constituent les rares bijoux architecturaux encore existants dans la ville de Casablanca. Le compte à rebours est enclenché et il ne reste plus que quelques minutes avant l'ouverture officielle de la sixième édition du festival de Casablanca. Des centaines de personnes ont déjà choisi les bonnes places pour bien suivre le spectacle. Venus seuls, accompagnés ou en famille, les Casablancais aiment la fête et ils l'ont bien affiché ce jeudi soir. En spectateurs fidèles, les habitants de Casablanca et ses estviants, avides de moments de fête et de divertissement répondent présents au rendez-vous. Le boulevard Hassan II, d'habitude bloqué par les voitures et les embouteillages est aujourd'hui plein à craquer de gens.

Une heure plus tard, les spectateurs attendaient encore. Il faut avouer que l'on a oublié le concept de la ponctualité dans des évènements pareils. Les plus intelligents l'ont bien compris et sont venus en retard comme nous déclare Naida, une fidèle spectatrice du festival de Casablanca « Cela fait six ans que je suis le festival de Casablanca, je viens toujours avec une heure de décalage pour arriver à point avec le début du spectacle. C'est toujours comme ça, le retard est devenu la normale ici. »

A 21h45, la lumière s'éteint. Le suspense atteint son comble quand des feux d'artifice jaillissent de très haut puis retombent sous des « ah » et des « oh» admiratifs. Les enfants criaient de joie tandis que les adultes gardaient le silence en voyant ce magnifique spectacle de couleurs et de lumières. Le show commence et la fête démarre dans la métropole. En étoiles, en torsades, en boules, en grappes ou en pluies, des jaillissements de couleurs éblouissantes embrasent le ciel casablancais. L'avant goût est donc donné et c'est une sixième édition aussi colorée qui sera vécue pendant ces quatre jours. Entre chacun des tableaux rythmés par les intonations des spectateurs, l'émotion devenait encore plus grande et la joie plus palpable.

Les feux d'artifice cèdent ensuite la place au spectacle « Place des Anges » présenté par les Studios du cirque de Marseille. Des acrobates déguisés en anges volent au dessus de leurs spectateurs aux rythmes d'une musique transcendante qui rappelle la magie des notes. Ebahis, ces derniers restent sans voix devant ce show extraordinaire. De la wilaya à la poste, les anges passent et repassent dans les airs tout en envoyant des plumes blanches qui envahissent petit à petit le ciel avec sa nuée blanche. Propulsées par les canons, tourbillonnantes avec les carrousels ou en cascade avec les nacelles…c'est un féerique feu d'artifice de plumes où petits et grands se précipitent, oubliant leur quotidien et leur âge. Le sourire sur toutes les lèvres, ils joueront encore des heures après le final, sur la place devenue « champ de plumes ». Quelques uns ramènent même des grands sacs où ils emporteront des kilos et des kilos de plumes.

Le ciel rempli de plumes est soudain traversé par un ange gigantesque. Tout blanc, ce poupon gonflable plait aux petits comme aux grands qui se précipitèrent pour le toucher et l'embrasser.
Les lumières se rallument, la musique s'arrête, les anges quittent le ciel. C'est la fin du spectacle sur la place Mohammed V mais le début de quatre autre shows qui commencent sur les quatre scènes de la métropole.
Qelques kilomètres plus loin, sur la scène el Hank, c'est la fête au Dance Hall avec la star jamaïcaine Sean Paul qui a bien fait danser son public. Le roi actuel de Ragga s'est bien préparé pour cette soirée, sa première au Maroc puisqu'il «n'a pas utilisé sa voix durant toute la journée », selon une source proche, même pas pour parler aux nombreux journalistes qui ont demandé à le voir.
Le chanteur jamaïcain a réussi à séduire le public casablancais et à mettre le feu sur la scène comme ça a été le cas des autres artistes qui ont enchanté les mélomanes de la métropole.