C'est la fin de l'année universitaire. Après le stress des examens, l'angoisse des résultats et le bonheur des vacances…c'est une grande escale sur les planches que font les étudiants de Casablanca. Et pour cause, le Festival International du théâtre universitaire de la métropole qui se tient cette année du 12 au 15 juillet.
Avec plus d'une quinzaine de troupes venues des quatre coins du Maroc, mais aussi de douze pays étrangers, le FITUC se veut un rendez-vous incontournable dans le monde du théâtre amateur. Pour sa 22ème édition, les organisateurs ont choisi comme thème «Théâtre et mondialisation, mondialisation du théâtre -».
Abdelmajid Kaddouri, le directeur de l'évènement explique les raisons de ce choix « Il est clair que l'action théâtrale est au centre du processus de mondialisation.

Ce dernier cherche à uniformiser les pratiques, les attitudes et les valeurs et fait tout pour niveler et atténuer les différences culturelles et artistiques. La libéralisation et la révolution informatique constituent les outils efficaces mis à la disposition des pouvoirs économiques et politiques pour réaliser ce nivellement et renforcer la standardisation du monde, uniformiser les goûts, créer les besoins de consommer. L'art en général et le théâtre en particulier n'échappent pas à cette machine. »

Ainsi, les organisateurs ont prévu un programme alléchant avec spectacles de théâtre expérimental, de comédie et de danse comme volet principal. En plus de représentations théâtrales, les organisateurs de cet événement ont tenu à y intégrer Sept ateliers en collaboration avec des professionnels en vue d'apporter une valeur ajoutée pour les participants. Ces ateliers seront animés par des professionnels internationaux du théâtre d'Allemagne, de Turquie, De Suède, de Roumanie et du Maroc. Ces ateliers ont pour objectif de donner aux participants des aptitudes et des techniques à même d'améliorer leur manière de jouer, mais aussi leur compréhension des différents aspects de l'art dramatique. Un autre volet tout aussi important dans ce festival : Le Café de minuit.

Fettah Diouri, le directeur artistique en parle « le Café de minuit sera un espace qui offre aux jeunes l'occasion d'échanger des idées, de discuter les expériences, de critiquer les spectacles et de communiquer entre eux. »

Le FITUC illustre par ailleurs un des beaux visages de la «globalisation» en rassemblant des artistes de différentes cultures, de différentes tendances, venus du monde entier, pour faire entendre la voix de l'art comme moyen pour consolider les relations entre les peuples et ouvrir de nouveaux horizons de dialogue entre les cultures. Les grandes figures du théâtre marocain ne sont pas oubliés par cet évènement puisqu'un hommage sera rendu au grand dramaturge Mohamed Hassan El Joundi ainsi qu'au scénariste Youssef Fadel.


Témoignage :Théâtre et mondialisation

Le théâtre a œuvré, œuvre et œuvrera toujours pour un autre genre de mondialisation et il n'a pas attendu le nouveau processus de mondialisation. Le théâtre a tout fait pour faire tomber les frontières. La scène, le jeu et les personnages jouaient pour atteindre l'universel, les valeurs éternelles. Partir des différences, les respecter, les valoriser en tant que spécificité individuelle ou collective pour dégager les vertus partagées par l'Humain, une action qui diffère mais reste semblable quand il s'agit des grands défis et des grandes questions : l'homme face à sa destinée, face à la liberté, l'injustice. Le théâtre permet à l'homme de se transcender pour réfléchir sur soi et sur l'autre, pour construire et renforcer les aspects partagés par les humaines, valoriser la dignité de l'homme et non pour le rendre une machine à consommer.