2010-06-30, 06:55
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|  Zahra ou la Rencontre Fin
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C’était la même voix qui commençait par un grognement et s’effilochait en une voix de bébé gémissant. Voulant éloigner son visage de ce souffle, de cette haleine fétide ou de cette porte de l’enfer, Zahra manqua une marche et s’écroula dans l’escalier en sentant les coups successifs des marches tout au long de son corps comme des morsures de quelque fauve surgi des entrailles de la terre. Elle releva sa tête pour jeter un dernier regard vers l’horizon noir, puis la conscience quitta ses yeux telle une lumière qui s’envole dans le noir ciel de la nuit.
Zahra se vit devant une fenêtre qui donnait sur une verdoyante vallée avec, à l’horizon, un majestueux mont couronné d’une belle chevelure toute blanche. Elle aspira une grande bouffée d’air glacé, venu en rampant et en serpentant ruisseaux et arbrisseaux, remontant la colline, rasant les murs pur réanimer les demeures. Du bas de sa fenêtre lui parvenaient les chants d’une petite fille qui jouait avec sa poupée.
Soudain il tomba un brusque silence ! Un silence lourd, un silence aux aguets comme celui qu’éprouve un asthmatique au milieu de la nuit. Elle ouvrit les yeux avec peine, une forte lumière blanche l’aveugla. A coté d’elle, une jeune femme de blanc habillée la regardait en souriant et en lui caressant la main gauche.
- Vous avez fait une chute dans un escalier et on vous amenée à la clinique...
- ….. !
- Quelques petites fractures, rien de grave ! dit l’infirmière en maintenant son large sourire.
L’arôme délicieusement écœurant d’un bouquet de jasmin déposé à côté d’elle lui fit tourner la tête. L’ambiance était chargée d’effluves de chlore auxquels s’ajoutait un soupçon d’éther. Elle n’avait jamais supporté l’odeur des hôpitaux.
Un vieux médecin vint la rassurer et s’enquérir de son état. Il apprit d’elle tout ce qui lui était arrivé cette journée-là. En vieux sage et bon croyant il lui répondit :
- Ma fille…tout ce qui t’est arrivé est peut-être un subterfuge de Satan qui a joué de ton imagination…
- C’est ridicule ! répondit-elle, Satan n’est qu’un concept, pas une réalité physique. Ce que j’ai vu moi était une chose concrète, palpable, bien vivante…elle m’a parlé…
Des larmes lui montèrent aux yeux et elle se paya le luxe de s’en inonder le visage.
La nuit était venue et Zahra venait de se réveiller. Sa mère dormait dans un lit près d’elle…elle ronflait « quelle chance ! ». Zahra se releva non sans peine et traîna ses pas jusqu’à la fenêtre. La clarté des réverbères formait des halos dorés sur le manteau de la nuit. Elle s’approcha plus pour voir la rue, de la buée se forma sur la vitre glacée. Zahra tendit la main pour essuyer la trace de son haleine sur la vitre…elle se rendit compte que la buée s’était formée de l’extérieur…
« Frrrrrt ! je vois que tu n’es pas encore prête ma princesse…je reviendrai quand tu me feras signe…Frrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrtttt !! »
Zahra recula et sombra dans les mains de sa mère réveillée par le grognement de la chose…x |
: منتديات الأستاذ التعليمية التربوية المغربية : فريق واحد لتعليم رائد https://www.profvb.com/vb/showthread.php?p=180553 |
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