2010-04-02, 23:57
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Haj : les agences de voyages proposent un produit à bas prix pour reconquérir des parts de marché
Le ministère des Habous maintient le mode de détermination des quotas, basé sur la proportionnalité aux inscriptions.
Trois accompagnateurs pour 45 pèlerins et un bus pour 50 : les agences veulent améliorer la qualité du service.
Pour 2010 et 2011, le tirage au sort des pèlerins sera effectué en une seule fois cette année.
 C’est devenu un vrai casse-tête pour les agences de voyages que de redresser la barre et de reconquérir des parts de marché pour l’opération Haj. L’édition 2010 sera encore un peu plus compliquée, puisque la commission royale qui s’est réunie le 9 mars courant a reconduit le dispositif conçu depuis 2007 et consistant à déterminer les quotas des agences proportionnellement aux inscriptions qu’elles ont enregistrées sur les 30 000 places attribuées chaque année au Maroc.
Il faut dire que cette formule a été très pénalisante dans la mesure où, en trois ans, les agences ont vu leur part chuter de 9 520 pèlerins (quota accordé d’office) en 2007/1427 à 7 721 pour l’opération suivante (2007/1428) qui marque le début du système actuellement en vigueur, puis à 5 263 (2008/1429) et 4 520 (2009/1430).
Ainsi, par sa décision, le ministère des habous et des affaires islamiques coupe court au souhait de certaines agences qui voulaient revenir aux quotas accordés d’office, et les met devant leur responsabilité. Le système d’assistanat est donc abandonné pour de bon, au grand dam de beaucoup d’agences de voyages qui n’ont aucune activité en dehors du Haj et de la Omra.
Il faut signaler que cette année le tirage au sort sera effectué exceptionnellement pour deux campagnes, c’est-à-dire pour la prochaine (2010) et la suivante (2011) pour faire en sorte que le processus commence, par la suite, une année à l’avance. Pour ces deux opérations, les inscriptions sont ainsi prévues début avril.
Les agences obligées de participer à la communication dans leur région
La Fédération nationale des agences de voyages (FNAVM), pour sa part, semble être devant le fait accompli. Dans un communiqué adressé aux présidents des associations régionales des agences de voyages, elle déclare sans détour que «la baisse tendancielle ne saurait être imputable à la seule perversion du système. Elle résulte également de l’inadéquation entre des stratégies alignées par la fédération à cet égard en plus du déficit patent de la communication qui a caractérisé l’approche fédérale». Du coup, la fédération a décidé de changer son fusil d’épaule en cessant de tourner le dos au produit dit social.
Contrairement à l’édition précédente qui s’était soldée par un quota catastrophique, elle a décidé de mettre sur le marché un produit dit d’appel qui tienne compte du pouvoir d’achat des Marocains, seul moyen de reconquérir des parts de marché. Selon le président de la FNAVM, ***bib El Eulj, les agences de voyages vont proposer un produit au même prix, voire à un prix légèrement inférieur que celui pratiqué par le ministère des habous, soit autour de 31 000 DH avec, précise-t-il, «un service de proximité qui sera meilleur que celui du ministère». La fédération a ainsi décidé que chaque groupe de 45 pèlerins soit encadré par 3 accompagnateurs et que, pour le transport sur place, les clients des agences aient à leur disposition un autocar pour 50 personnes au lieu 100 comme c’est le cas pour les pèlerins qui optent pour le service public. Pour le logement, les agences proposeront des chambres pour 5 à 6 personnes dans des logements homologués par les autorités saoudiennes. Une nourriture basique sera aussi servie à l’occasion.
Par ailleurs, la FNAVM affirme ne plus vouloir se contenter d’une campagne de communication globale comme précédemment et invite les associations régionales à prendre le relais à leur niveau, c’est-à-dire dans leur région. Elle exige l’implication de toutes les agences. Celles qui traînent les pieds risquent d’être exclues de la campagne d’inscription. «Chaque association devrait répondre de ses choix puisqu’il a été décidé que le produit d’appel devrait assurer au moins 20% des ventes totales», précise M. El Eulj. Il va de soi que les agences vont proposer une palette d’autres formules à des tarifs plus élevés. Et pour pouvoir subventionner le produit à bas prix, un prélèvement de 1 000 DH sera opéré sur chaque voyage vendu.
C’est en tout cas de cette manière que le président de la FNAVM espère redresser la barre. Reste à savoir si les agences de voyages joueront franchement le jeu.
M.M
29-03-2010
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