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فعاليات صيف 2011 على منتديات الأستاذ : مسابقة استوقفتني آية | ورشة : نحو مفهوم أمثل للزواج

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شجرة الشكر2الشكر
  • 1 Post By ابو العز
  • 1 Post By فاطمة الزهراء

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قديم 2011-11-14, 16:20 رقم المشاركة : 1
ابو العز
نائب مدير الأفكار والمشاريع الأستاذية
 
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c6 Douze contes vagabonds - Gabriel Garcia Màrquez



Douze contes vagabonds - Gabriel Garcia
Marquez


LA LUMIERE EST COMME L'EAU



Pour Noël, les enfants redemandèrent un bateau à rames.

"D'accord, dit le père, on l'achètera en rentrant à Cartagena."
Toto qui avait neuf ans, et Joël, sept ans, étaient plus têtus que ne le croyaient leurs parents.

"Non, s'écrièrent-ils en chœur. On le veut ici et tout de suite.


- Pour commencer, répondit la mère, ici la seule eau navigable est celle de la douche."
Les parents avaient raison. A Cartagena de Indias, ils possédaient une maison avec un jardin, une digue qui s'enfonçait dans les eaux de la baie et un abri pour deux grands yachts. En revanche, à Madrid, ils vivaient les uns sur les autres au cinquième étage du numéro 47 du paseo de la Castellana. Mais au bout du compte ni l'un ni l'autre n'eurent le cœur de le leur refuser car ils leur avaient promis un bateau avec des rames, un sextant et une boussole s'ils étaient les premiers de la classe, et ils l'avaient été. De sorte que le père acheta le tout sans rien dire à son épouse qui, des deux, se montrait la plus réticente à payer les dettes de jeu. C'était un magnifique bateau en aluminium avec un filet doré qui marquait la ligne de flottaison.


"Le bateau est dans le garage, avoua le père pendant le déjeuner. Le problème c'est qu'il n'entre pas dans l'ascenseur, qu'il ne passe pas dans l'escalier, et que dans le garage il n'y a plus de place."
Mais le samedi après-midi, les enfants invitèrent des camarades pour qu'ils les aident à monter le bateau par l'escalier et ils parvinrent à le porter jusque dans la chambre de service.

"Bravo, leur dit le père. Et maintenant ?


- Maintenant rien, répondirent les enfants. On voulait juste avoir le bateau dans la chambre, et c'est fait."
Le mercredi soir, comme tous les mercredis, les parents allèrent au cinéma. Les enfants, maîtres et seigneurs des lieux, fermèrent portes et fenêtres et brisèrent l'ampoule allumée d'une des lampes du salon. Un torrent de lumière dorée et fraîche comme de l'eau s'en échappa, et ils la laissèrent s'écouler jusqu'à ce qu'elle atteigne une hauteur de vingt cinq centimètres. Alors ils coupèrent le courant, allèrent chercher le bateau, et naviguèrent, ravis, entre les îles de la maison.

Cette fabuleuse aventure fut le résultat d'une de mes imprudences un jour que je participais à un séminaire sur la poésie des ustensiles ménagers. Toto m'avait demandé comment on pouvait faire surgir la lumière en appuyant sur un simple bouton et je n'eus pas le courage de réfléchir deux fois à la réponse.


"La lumière, c'est comme l'eau, lui répondis-je: on ouvre le robinet et elle sort."
De sorte qu'ils poursuivirent leur navigation tous les mercredis soir, apprirent à se servir du sextant et de la boussole, et lorsque leurs parents rentraient du cinéma, ils les trouvaient endormis comme deux angelots terrestres. Quelques mois plus tard, désireux d' en avoir plus, ils demandèrent un équipement complet de plongée sous-marine, avec masques, palmes, bouteilles et fusils à air comprimé.


"C'est déjà stupide d'avoir un bateau à rames dans la charnbre de service et qui ne sert à rien, dit le père. Mais ce le serait encore plus d'avoir des équipements de plongée.
- Et si on a le prix d' excellence? dit Joël .

- Non, dit la mère, effrayée. C'est fini."
Le père lui reprocha son intransigeance.


"Ces enfants ne font pas le moindre effort pour faire ce qu’ils doivent faire, dit la mère, mais pour un caprice ils sont capables de décrocher la lune."
A la fin, les parents ne répondirent ni oui ni non. Mais Toto et Joël, qui les deux années précédentes avaient été les derniers de la classe, remportèrent au mois de juillet le prix d'excellence et reçurent les félicitations du directeur. L’après-midi, sans qu'ils aient eu à les redemander, ils trouvèrent dans leur chambre les équipements de plongée dans leur emballage d'origine. De sorte que le mercredi suivant, tandis que leurs parents voyaient Le Dernier Tango a Paris,ils remplirent l'appartement à hauteur de deux brasses plongèrent comme de doux requins sous les meubles et les lits, et remontèrent du fond de la lumière les objets qui, depuis des années, étaient perdus dans le noir.
Le jour des prix, les deux frères furent acclamés comme un exemple pour l'école et on leur remit leurs diplômes. Cette fois ils n'exigèrent rien parce que les parents ne leur avaient pas demandé ce qu'ils désiraient. Ils furent si raisonnables qu'ils se contentèrent d'une fête à la maison pour faire plaisir à leurs camarades d'école.
Le père, une fois seul avec sa femme, se montra ravi.

" C'est une preuve de maturité, dit-il.


- Le ciel t'entende", répondit la mère.
Le mercredi suivant, pendant que les parents voyaient La Bataille d'Alger, les passants qui se trouvaient sur le paseo de la Castellana aperçurent un flot de lumière tombant d'un vieil immeuble dissimulé derrière les arbres. Elle sortait par les balcons et se répandait en cascade sur la façade avant de s'écouler sur la grande avenue en un torrent doré qui illuminait la ville jusqu’à la sierra de Guadarrama.

Appelés d'urgence, les pompiers forcèrent la porte du cinquième étage et trouvèrent l'appartement inondé de lumière jusqu'au plafond. Le canapé et les fauteuils tapissés de peau de léopard flottaient dans le salon à différentes hauteurs, parmi les bouteilles du bar, le piano à queue et son châle andalou qui voletait comme une grande raie couleur d'or. Les ustensiles ménagers, dans la plénitude de leur poésie, volaient de leurs propres ailes dans le ciel de la cuisine. Les instruments de la fanfare militaire, que les enfants utilisaient pour danser, flottaient à la dérive parmi les poissons multicolores échappés de l'aquarium, seules créatures vivantes et heureuses dans le vaste marécage éclaboussé de lumière.
Dans la salle de bains flottaient les brosses à dents de toute la famille, les préservatifs du père, les pots de crème et le dentier de rechange de la mère, et le téléviseur de la chambre donnait de la bande avec, sur l'écran, la dernière image du film de minuit interdit aux enfants.
A l'extrémité du couloir, flottant entre deux eaux, Toto, assis à la poupe du bateau, agrippé aux rames, son masque sur le visage, avait guetté le phare du port aussi longtemps que l'oxygène des bouteilles le lui avait permis, et Joël flottait à la proue cherchant l'étoile polaire à l'aide du sextant, et leurs trente-sept camarades flottaient dans toute la maison, immortalisés à l'instant précis ou ils urinaient sur les géraniums de la jardinière, où ils chantaient l'hymne de leur école dont ils avaient changé les paroles pour mieux se moquer du directeur, où ils buvaient en catimini un verre de brandy de la bouteille du père. Car ils avaient ouvert tant de lumières à la fois que la maison en avait été inondée et que toute la classe de quatrième de l'école élémentaire de Saint-Julien-l'Hospitalier s'était noyée au numéro 47 du paseo de la Castellana. En Espagne, à Madrid, une ville ancestrale aux étés torrides et aux vents glacials, sans mer ni fleuve, et dont les aborigènes terriens n'avaient jamais maîtrisé l'art de naviguer dans la lumière.






: منتديات الأستاذ التعليمية التربوية المغربية : فريق واحد لتعليم رائد https://www.profvb.com/vb/showthread.php?p=465944
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أينكم يا غايبين ؟؟؟؟
آش بيكم دارت لقدار مابان ليكم أثر ولا خبروا بيكم البشارة
آخر تعديل فاطمة الزهراء يوم 2011-11-15 في 12:26.
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قديم 2011-11-15, 12:14 رقم المشاركة : 2
فاطمة الزهراء
بروفســــــــور
 
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مسابقة الصحابة والصحابيات 1

وسام المشاركة

وسام الرتبة الأولى في مسابقة طاكسي المنتدى لشهر يو

وسام المرتبة الاولى لصناعة النجاح عن ورشة التفوق ه

وسام المراقبة المتميزة

وسام المركز السادس في دورة التقنيات الأسرية

افتراضي رد: Douze contes vagabonds - Gabriel García Màrquez


Choix très réussi cher collègue...j'en suis forte ravie....
.
Gabriel Garcia Marquez
.
. Le grand écrivain colombien, prix Nobel de littérature en 1982, incarne à la fois le réalisme magique et l'engagement révolutionnaire. Ses romans et nouvelles mêlent les grands tableaux de l'histoire sud-américaine à la fable, au folklore et aux mythes populaires. Son oeuvre dénonce les inégalités sociales et les inextricables compromissions morales, fruits de luttes acharnées de pouvoir ou d'intérêt, et causes du malheur des plus faibles.
J'ai vraiment adoré le texte ,merci pour ce partage exceptionnel.
Mes salutations






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الوفاء أن تراعي وداد لحظة ولا تنس جميل من أفادك لفظة"

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قديم 2014-10-12, 12:38 رقم المشاركة : 3
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وسام المشاركة السيرة 1438ه

وسام المشاركة في مسابقة السيرة النبوية العطرة

العضو المميز لشهر فبراير

افتراضي رد: Douze contes vagabonds - Gabriel Garcia Màrquez


-*************************-
شكرا جزيلا لك..بارك الله فيك...
-**************************-






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contes , douze , gabriel , garcía , màrquez , vagabonds

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