ãäÊÏíÇÊ ÇáÃÓÊÇÐ ÇáÊÚáíãíÉ ÇáÊÑÈæíÉ ÇáãÛÑÈíÉ : ÝÑíÞ æÇÍÏ áÊÚáíã ÑÇÆÏ

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-   textes choisis (https://www.profvb.com/vb/f260.html)
-   -   Sagesse - paul verlaine - (https://www.profvb.com/vb/t106005.html)

ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2012-10-02 23:00

Sagesse - paul verlaine -
 
SAGESSE -

PAUL VERLAINE -


ÇÞÊÈÇÓ:

Sagesse écrit en 1881
Les poèmes du recueil ci-dessus ont été composés, les uns en prison, d'autres après la captivité ; mais il règne dans tout le recueil une certaine unité de ton et d'atmosphère. Le poète fait un retour douloureux sur son passé (Gaspard Hauser chante) , (Le ciel est par-dessus le toit) ou écoute résonner à ses oreilles la voix de sa femme comme un enseignement (Ecoutez la chanson bien douce ... ). Ardemment, humblement, il cherche la sagesse, songe à la foi vivante des siècles passés et à l'enthousiasme fécond des bâtisseurs de cathédrales. Il chasse les voix impures de l'orgueil, de la haine, de la chair, pour obéir à " la voix terrible de l'amour ". Il reproduit en une suite d'admirables sonnets le dialogue de l'Homme avec Dieu.



Je ne sais pourquoi
Mon esprit amer
D'une aile inquiète et folle vole sur la mer,
Tout ce qui m'est cher,
D'une aile d'effroi
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
Mouette à l'essor mélancolique,
Elle suit la vague, ma pensée.
A tous les vents du ciel balancée,
Et biaisant quand la marée oblique
Mouette à l'essor mélancolique.
Ivre de soleil
Et de liberté,
Un instinct la guide à travers cette immensité.
La brise d'été
Sur le flot vermeil
Doucement la porte en un tiède demi-sommeil.
Parfois si tristement elle crie
Qu'elle alarme au lointain le pilote,
Puis au gré du vent se livre et flotte
Et plonge, et l'aile toute meurtrie
Revole, et puis si tristement crie !
Je ne sais pourquoi
Mon esprit amer
D'une aile inquiète et folle vole sur la mer.
D'une aile d'effroi
Mon amour le couve au ras des flots. Pourquoi, pourquoi ?
III, 7
Paul VERLAINE ( 188o )
Vers et prose

ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2012-10-02 23:08

ÑÏ: Sagesse - paul verlaine -
 
Commentaire:

ÇÞÊÈÇÓ:

Commentaire rédigé
C'est toujours avec beaucoup de douceur que Verlaine nous suggère son " paysage intérieur " lié au souvenir de Rimbaud et à leurs traversées maritimes , à ses difficultés existentielles que le vol et les cris de l'oiseau marin dévoilent...Le thème du poète-oiseau est particulièrement fréquent au XIXe siècle. On trouve un Albatros chez Baudelaire, un pélican chez Musset, un condor chez Leconte de Lisle, un cygne chez Mallarmé et ici une mouette.
Le souvenir de la rupture avec Rimbaud
Le poème " Je ne sais pourquoi " fait partie du recueil " sagesse " publié en 1881 et a été écrit en prison. Verlaine qui a été incarcéré pour avoir tiré sur son ami Rimbaud veut chasser les voix impures de la haine et écouter la voix terrible de l'amour. Il ne sait pas pourquoi il n'en veut pas à son ami Rimbaud qui l'a abandonné. Au contraire il l'aime toujours (il ne le reverra cependant jamais) et veut conserver de lui les bons souvenirs des traversées maritimes effectuées avec lui entre l'Angleterre et la France quelques années plus tôt. Il a suivi Rimbaud, par instinct, par ivresse de soleil et liberté pour échapper à son obsession d'un esclave martyrisé par le temps. L'ivresse comme un remède à l'horrible fardeau du temps rappelle le poème de Baudelaire " Enivrez-vous ", de vin, de poésie et de vertu.
L'identification de la mouette et du poète
Reprenant le même procédé que Baudelaire avec l'Albatros, l'assimilation de la mouette et du poète s'effectue par divers procédés. Verlaine met l'accent sur la valeur générale et symbolique de l'oiseau en supprimant tout article " Mouette à l'essor mélancolique". La correspondance entre l'oiseau et le poète s'établit ensuite par une juxtaposition " Elle suit la vague, ma pensée ". Elle se termine par une image de mère poule qui couve ses petits sous son aile protectrice.
La mouette, un oiseau marin peureux et crieur
La signification symbolique du poème se lit surtout dans l'image de l'oiseau. A ce dernier est associé une sensation auditive agressive, un cri qu'atténue le qualificatif de tristement. Ce n'est pas un cri de douleur mais une sorte de plainte, d'appel au secours. Si la mouette peut annoncer le rivage à quelque naufragé, elle suit surtout d'instinct les bateaux de pêche à la recherche de poissons rejetés à la mer. Son vol n'a rien de majestueux, il est irrégulier, son aile parait " d'effroi " " inquiète et folle ". Sa liaison avec Rimbaud était considérée au XIXe comme de la folie.
Les brisures du rythme
Les strophes sont composées de vers inégaux. Les premières, troisième et cinquième strophe contiennent six vers de longueur inégale, et deux strophes contiennent des octosyllabes. Cette hétérométrique provoque un rythme irrégulier, cassé qui reflète une âme bouleversée. Les seules strophes régulières sont celles ou il nous parle de sa pensée vagabonde et de son parcours poétique plutôt classique d'inspiration " mélancolique " et " biaisant ", obliquant selon les circonstances.
Les difficultés existentielles
Dans " je ne sais pourquoi ", Verlaine reprend un thème littéraire traditionnel de la littérature romantique, les difficultés de l'existence. Il n'arrive pas à fixer sa pensée " à tous les vents balancée ". Verlaine est convaincu de la supériorité du poète, dont la conscience est liée à un univers aérien et céleste. Mais spiritualité et matérialité, ciel et terre s'opposent. La mouette qui quitte son univers céleste pour plonger dans un univers qui n'est pas le sien, la mer, en ressort meurtrie.

Un sentiment d'incompréhension
En répétant en fin de poème la première strophe, Verlaine insiste sur son incompréhension qu'ajoute encore le doublement de l'interrogation pourquoi. Verlaine est assurément triste d'avoir perdu son ami et doit se rappeler les lettres de son ami Rimbaud qui lui demandait en 1973 de revenir à Londres après son départ. Verlaine joue sur l'analogie poète-oiseau pour nous donner l'image d'un bonheur perdu, celui d'un poète qui protégeait sous son aile protectrice un poète enfant appelé Rimbaud.
Conclusion
Poème symboliste, je ne sais pourquoi nous rappelle la fascination de Rimbaud pour Verlaine. Quelques années plus tôt, il a tout quitté pour le suivre. Verlaine écrira d'autres poèmes sur son ancien ami. Ici il utilise le thème du poète-oiseau avec son chant et s'apparente au travail du musicien qui cherche à atteindre la sensibilité, à communiquer des impressions et suggérer plus qu'à peindre par l'agencement mystérieux et harmonieux des mots et leur transfiguration symbolique.




ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2012-10-02 23:11

ÑÏ: Sagesse - paul verlaine -
 
Eléments de syntaxe

ÇÞÊÈÇÓ:




Verlaine préfère coordonner les éléments de la phrase (le plus souvent par et) plutôt que les subordonner. La coordination convient mieux au rendu des sensations vagues ou des impressions éphémères que les conjonctions de subordination, mieux adaptées au maniement des concepts. Par exemple lorsque Verlaine évoque son idéal féminin dans " Mon rêve familier " ou ici " Et je tremble..", " Et qu'il vous suffirait d'un geste".


ÎÇÏã ÇáãäÊÏì 2014-10-22 21:57

ÑÏ: Sagesse - paul verlaine -
 
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ÇáÓÇÚÉ ÇáÂä 08:50

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