Deux millions de musulmans sont attendus à La Mecque pour le hajj, pèlerinage annuel dans ce haut lieu de l’islam en Arabie saoudite, du 13 au 18 octobre. Éclairage sur un des cinq piliers de la religion musulmane.  Photo: tab59 / flickr-cc Cette année, deux millions de fidèles sont attendus à La Mecque en Arabie Saoudite. Un peu moins qu’en 2012, où plus de trois millions de pèlerins musulmans s’étaient rendus dans ces lieux saints de l’islam. Plus que jamais, le hajj est le plus grand pèlerinage au monde, l’un des cinq piliers de l’islam. Tout fidèle est censé l'accomplir au moins une fois dans sa vie, « s’il en a les moyens », selon la formule du texte sacré. Le grand pèlerinage, une obligation pour les musulmans Le grand pèlerinage est un des cinq piliers de l’islam et le Coran le rend obligatoire pour tout musulman qui en a la capacité physique et financière. Il n’est pas nécessaire de le faire plusieurs fois. Invariablement, le hajj se déroule chaque année entre le 8 et le 13 du mois lunaire de Dhû al-hijja. Tout pèlerin accole à son nom le terme hâj ou hâjjî, marque honorifique quand on s’adresse à lui. Un grand pèlerinage avant le Coran Si le hajj trouve son origine musulmane dans des versets coraniques, il existait un tel pèlerinage chez les Arabes pré-islamiques, païens ou chrétiens. Il comportait des rites similaires à ceux qui se perpétuent aujourd’hui essentiellement autour de la Kaaba qui contient la Pierre noire, météorite dont le culte était répandu au Proche-Orient depuis l’Antiquité. À La Mecque, les pèlerins revêtaient le vêtement rituel et se rasaient le crâne pour se placer en état de sacralisation. Au mont Arafat, les Arabes païens honoraient de multiples divinités afin de s’en assurer la bienveillance. Dès 624, divers préceptes ont été établis, une véritable prise d’indépendance de la nouvelle religion à l’égard du judaïsme et du christianisme. La prière est alors réorientée vers La Mecque et l’injonction d’accomplir un pèlerinage dans cette ville apparaît, ancrant ainsi l’islam sur le sol d’Arabie. En 630, les musulmans prennent le contrôle de La Mecque. Les païens sont exclus et les idoles évacuées de la Kaaba. Mahomet aurait lui-même achevé un pèlerinage dit « d’adieu » juste avant sa mort, fixant par la même occasion le déroulement des rites. Le sanctuaire d’Abraham L’attachement de l’islam à La Mecque se concrétise notamment par le rattachement du sanctuaire à la tradition abrahamique. C’est Ismaël, fils d’Abraham – Ibrahim, en arabe – qui, rejoint par son père, aurait construit la Kaaba. Et Abraham, l’ancêtre des ancêtres arabes, y aurait accompli le premier pèlerinage musulman selon le rite actuel. D’après le Coran, le sanctuaire de La Mecque préexisterait à tous les autres lieux de culte. Selon la tradition, Abraham, qui devait sacrifier son fils Ismaël, l’épargna au dernier moment, à la demande de son Dieu, en égorgeant à la place un mouton. C’est en mémoire de ce geste qu’au cours du pèlerinage se déroule, au lieu-dit Minâ, le sacrifice d’un mouton par les pèlerins. La fête du sacrifice, Aïd al-Adha ou Aïd al-Kebir, marque chaque année la fin du hajj. C’est l’une des principales fêtes du calendrier musulman, reproduite à travers le monde par tous les musulmans. Les rites du grand pèlerinage Le Coran livre peu d’indications rituelles, et les rites diffèrent légèrement selon que le pèlerin habite ou non la région de La Mecque. Premier jour Le pèlerin doit déclarer son intention d’accomplir le pèlerinage, se placer en état de sacralisation, faire les sept rondes autour de la Kaaba en essayant d’embrasser la pierre noire, arpenter 7 fois la marche – 420 mètres dans un long couloir attenant à la mosquée – entre Safâ et Marwah, en souvenir de l’errance d’Agar à la recherche d’eau pour Ismaël, puis boire à la source Zamzam. Il doit enfin se rendre au lieu-dit Mîna, à 4 kilomètres de La Mecque et prier. Deuxième jour Lorsque le soleil se lève, le pèlerin doit se diriger vers le mont Arafat à 20 kilomètres et y faire la prière de midi et de l’après-midi. Après le coucher du soleil, il doit aller vers Muzdalifah, y prier et se munir de 49 cailloux pour la suite des rites. Troisième jour Après la prière du matin, le pèlerin revient vers Mîna. Le premier jour de la fête du sacrifice, il parcourt les 300 mètres qui le séparent du lieu où Abraham emmena son fils Ismaël pour le sacrifier. Sur le chemin, il rencontre trois piliers qui symbolisent les trois points où Iblîs tenta de le détourner. Le pèlerin lapide ces piliers avec les cailloux ramassés la veille. Puis il faut sacrifier l’animal d’offrande qui symbolise le bélier qu’Abraham a sacrifié à la place de son fils, le manger et en donner la plus grande part aux indigents. Photo: Mustapha Ennaimi / flickr-cc Quatrième et cinquième jour : les deux jours de Tachriq Le pèlerin lapide les trois stèles de Mîna, de la plus petite à la plus grande. Sur chacune, il jette sept cailloux en disant : « Allah Akbar » (« Dieu est grand ! »). Après la dernière circumambulation, celle d’adieu, le pèlerin doit sortir de l’état de sacralisation. Les hommes se coupent les cheveux ou se rasent le crâne et les femmes raccourcissent la longueur de leurs cheveux. Souvent, le pèlerinage se prolonge par une visite à Médine sur les tombes de Mahomet et de ses compagnons. Le hajj promet l’expiation des petits et des grands péchés, à condition que son intention soit sincère et que l’argent utilisé soit licite. |
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2013-10-13, 14:09
Pèlerinage à La Mecque: comment se déroule le hajj? 
