ÇáãæÖæÚ: Nouvelle: le faux mendiant
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ÞÏíã 2011-03-06, 19:08 ÑÞã ÇáãÔÇÑßÉ : 1
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poeme Nouvelle: le faux mendiant



Dites-moi mes ami(e)s : quelle est la différence entre un billet de banque et un mendiant ? Aucune .Tous les deux peuvent être faux .Cependant, c'est plus facile de détecter un dollar truqué que de repérer un faux mendiant. En effet, nos quartiers, nos rues et la majorité des lieux publics pullulent de ces gens qui ne cessent de demander l'aumône. Il y en a même ceux qui ont le toupet de frapper à nos portes. Combien de fois, j'étais entrain de faire la sieste, de regarder la télé ou lire un journal; quand la sonnette stridente de chez moi se mit à vriller mon intimité. Moi qui espérais une visite familiale ou amicale, j'accourrai vers la porte et je constatai avec une grande déception une main tendue qui me demandait : est-ce que vous avez quelque chose à manger et à boire ? Notez que la plupart de ces faux visiteurs sont bien habillés et leur allure n'a rien à voir avec les personnes qui souffrent de la misère.
Cette histoire m'a été racontée par un passager lors d'un de mes voyages en car .C'est un habitant de la région de Nador.




Mon père est quelqu'un de très riche.Il possède des boutiques et il m'a confié, tout comme à chacun de mes frères , de gérer l'une d'elles. Allah soit loué : les affaires marchent bien. Comme le commerce est prospère , les commerçants et moi ne manquons pas de donner l'aumône à tous les mendiants de passage .Pour vous donner une idée, nous en recevons pas moins d'une centaine par jour. La plupart ne passent qu'une seule fois ; puis , ils disparaissent sans jamais revenir.
Un jour, un homme assez grand d'âge s'est approché de ma boutique .En le dévisageant, j'ai réalisé que c'était un étranger et qui n'habitait sûrement pas les alentours .Ses vêtements étaient pleins de poussière; ce qui prouve qu'il avait parcouru une grande distance. Il avait l'air affamé et fatigué. Cependant, il n'a rien dit .En me saluant, il a baissé son regard .Moi bonne âme, je lui ai proposé un verre de thé .Justement, j'étais entrain de prendre mon petit déjeuner .Il m'a remercié par un hochement de tête.
Quand, il a fini de manger, il s’est éloigné de quelques pas et s'est accroupi dans un coin .Il était resté ainsi toute la journée. A midi, j'ai du l'appeler à nouveau pour partager avec lui mon déjeuner .Quand il a fini de manger , il a retourné à son coin après m'avoir remercié.
Le soir, je m'apprêtais à fermer ma boutique quand j'ai remarqué qu'il était toujours là .Je me suis approché de lui.
_" Mon brave, c'est l'heure de la fermeture. Je vais devoir vous quitter. Il m'a regardé un moment et il a dit qu'Allah vous bénisse .Puis, il s'est relevé et il est parti.
Le lendemain matin de bonne heure, il était là sur le seuil de la porte .Il était couché sur le sol .Il s'était couvert de carton pour se protéger du froid .Je l'ai regardé avec pitié.
Puis, j'ai ouvert ma boutique. Aussitôt, il a sursauté en me voyant. Il a balbutié quelques excuses .Je l'ai rassuré qu'il n'y avait pas de problème. Cette fois, j'ai décidé de tout savoir sur lui. C’est ce qu'il a fait .En effet, il n'est pas de la région. Pour être précis, il vient de Casablanca .Malheureusement quoi que cette ville est la capitale économique du pays, cela ne l'empêche pas d'appartenir à l'une de ses classes les plus démunie. Comme, il ne pouvait subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, il a décidé de partir vers l'aventure à la recherche de ce morceau de pain .Peut-être bien le trouvera-t-il quelque part .Et comme le dit l'adage: tant qu'il y a de la vie , il y a de l'espoir .Pour ce qui est de sa famille , chacun d'eux a pris une direction dans le même but que le sien.
En le dévisageant, je n'en croyais pas mes yeux .Et pourtant ce que je voyais était la réalité amère .Finalement le plus grand ennemi de l'homme est la pauvreté. La preuve : le cas de cet homme.
Donc, j'ai raconté son cas à mes amis commerçants .Pas la peine de vous dire qu'ils étaient tous solidaires avec lui. Aussi, durant les six mois qu'il était resté parmi nous , il ne manquait de rien : argent et nourriture.
Un jour, il nous dit à tous :
_ « Avec votre permission, je vais rendre visite à ma famille .A présent, je peux subvenir à ses besoins..En tout cas pour une certaine période.
Il nous a promis de revenir l'année prochaine.
Six mois se sont écoulés, quand il a fait son apparition. On l'avait accueilli à bras ouverts. C’est vrai, on s'était habitué à sa présence .Donc, à nouveau, tout notre intérêt s'était porté sur lui.
Ainsi, six bonnes années étaient passées, durant lesquelles l'état de notre mendiant s'était beaucoup amélioré.
Cette fois, il est venu pour faire ses adieux. Je ne vous cache pas qu'en me serrant les mains, des gouttes de larmes coulaient à travers ses yeux:
Cette fois, a- t-il dit, je ne reviendrai jamais.

Devant mon air ébahi, il a ajouté : « ne faites pas cette tête mon ami. Vous savez bien qu'un jour, nous allons nous quitter.
_ C'est vrai lui ai-je répondu ; mais votre présence va beaucoup me manquer. »
Il m'a regardé un moment en souriant :
_ « D'accord mon brave .Je vais vous donner mon adresse .Un de ces jours, venez me rendre visite .Ma famille et moi serons heureux de vous accueillir . »
Et il est parti.
Pour ne rien vous cacher : il a laissé un grand vide.Je crois qu'on l'avait évoqué durant des mois et des mois.
Finalement, on avait tous fini par l'oublier.
Trois bonnes années après, j'ai fait un grand voyage .A Casablanca, je me suis rappelé notre mendiant .Par chance, j'avais toujours son adresse sur moi .Aussi, j'ai décidé de lui rendre visite.

J’ai hélé un petit taxi et je lui ai refilé l’adresse .Un quart d’heure plus tard, le véhicule rouge s’est arrêté devant un grand immeuble .J’ai regardé autour de moi : il y en avait plusieurs bien bâtis et bien structurés. Devant mon air hébété, le chauffeur m’a montré du doigt l’entrée :
_ « C’est là monsieur !
Je n’étais pas convaincu .Aussi, je lui ai dit :
_C’est vraiment l’adresse que je vous ai donnée ?
Le propriétaire du taxi rouge n’était pas du tout content :
_ Mais oui , monsieur !
Puis :
_S’il vous plait , payez le prix de la course et veuillez descendre .J’ai beaucoup à faire.
Ce que j’ai fait. Donc, je suis entré dans l’immeuble en empruntant les escaliers .A chaque étage, je lisais les enseignes accrochées au dessus des portes .Arrivé au dixième étage, j’ai aperçu quelqu’un qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à mon ami le mendiant. Cependant, celui-là était bien vêtu et en plus , il était en pleine forme .Il est passé devant moi sans se préoccuper de ma présence .Aussitôt , j’ai lancé :
_ « Hé , monsieur Kabbour !
Tout à coup , il s’est retourné vers moi.Pas de doute c’était bien lui. Il m’a regardé un peu surpris un bon moment .Puis, j’ai repris :
_ Vous vous souvenez de moi .Je suis Mohamed Améziane de Nador. »
Tout d’un coup , il a accouru vers moi en m’enlaçant de ses bras :
_ « Mais oui et je ne pourrai jamais oublier le bon gars qui m’a hébergé et nourri des mois et des mois.Finalement, vous êtes venu.Quelle joie de vous revoir après ces longues années ! »
Puis, il a fait un grand geste de ses mains : ce bâtiment m’appartient du bas jusqu’en haut.La grande majorité des appartements qui s’y trouvent , je les ai louées à des fonctionnaires..J’ai gardé tout le dixième étage pour ma famille et moi
Venez pour vous reposer .Vous devez avoir faim et soif.
Justement deux fillettes se sont précipitées vers lui .En les embrassant , il leur a dit : saluez votre oncle Améziane.Il vient de loin.
Puis réalisant que j’avais deux sacs entre les mains , il m’a dit :qu’est-ce que c’est ?
_ « quelques fruits et de la pâtisserie que j’ai achetés pour vous.
Il a bien rigolé, le dodu ! Après quoi, il a donné un sac à chacune de ses pupilles en leur recommandant de les jeter dans les ordures publiques. Il m’a regardé en souriant : « ne vous en faites pas ; je ne manque de rien. Et puis , ça pourra bien faire plaisir à un pauvre passager .Il y en a beaucoup qui passent par là. »
Pour être franc avec vous, je n’en croyais pas mes yeux. Tout cela s’était défilé si vite qu’aussitôt, je me suis trouvé dans un superbe appartement qui rendrait jaloux le salon de mon père. C’est vrai les apparences sont trompeuses ! Qui aurait cru que ce pauvre mendiant était trois fois plus riche que ma famille ?
Je me suis assis sur du sofa aussi moelleux que la peau d’un bébé. J’ai jeté mon regard sur le mur : des tableaux d’art étaient accrochés et chacun des coins du salon abritait des œuvres d’art sculptées par les meilleurs sculpteurs du monde.
Quelques minutes, mon hôte a fait tinter une clochette .Aussitôt une jeune fille est entrée en poussant un petit chariot argenté et couvert d’une nappe dorée. Tout en ôtant le couvert, il m’a dit : servez-vous.
Ce que j’ai vu comme mets succulents m’a mis l’eau à la bouche. Déjà une agréable odeur avait envahi toute la pièce. Pour ne rien vous cacher , j’ai mangé comme un goret. Puis, on m’avait apporté de quoi me laver les mains. Sur ce, mon hôte, m’a fait emmener dans une pièce qui s’est avérée être le salon de séjour .Dans cette pièce, il y avait une grande bibliothèque qui contenait pas moins de cinq cents livres .Il y avait aussi un grand écran plasma tout au fond .Nous nous sommes installés sur des grands fauteuils qui ressemblaient de près à des diligences de prestige. Je crois que tout simplement, j’étais entrain de faire un rêve les yeux ouverts.
Une autre bonne nous a apporté deux tasses en porcelaine dans un plateau argenté. Tout en savourant l’arome délicieux du café, Kabbour m’avait raconté un peu de sa vie .Ce qu’il m’avait dit, je ne l’aurais jamais imaginé. A la fin , je me suis dit : pourquoi un homme qui ne manque de rien s’adonne à la mendicité ?
La réponse m’a été donnée par le faux mendiant lui-même :
_ « Vous savez mon ami, m’a –t- il expliqué, vous pourrez considérer cela comme un vice .D’ailleurs, nous n’avons cessé de mendier depuis des centaines d’années. Cela date de mon arrière grand-père Elhaj Kabbour.
Je l’ai interrompu : à présent, vous avez repris votre vie de richard !
_ Oui, a-t-il précisé pour un certain temps seulement
_ Quoi ? Mais, il y a au moins quatre années que vous n’êtes pas venu nous voir !
Il est parti d’un rire qui exprimait combien il était déçu de mon intelligence
_ Mon ami, je vois bien que nous n’avez rien compris .Sachez que Nador n’était pas ma seule destination. Je me suis installé dans pas mal de régions comme : Berkane, Kasbat Tadla, Khouribga, Chaouen ….Bref, j’ai vu presque tout le Maroc .Mais je crois que votre région est l’une des régions que j’ai beaucoup aimée.
_ Vous allez sûrement nous rendre visite .N’est-ce pas ?
_ Malheureusement, non ! »
J’ai du passer trois jours chez lui. Puis, je l’ai quitté pour toujours .Après tout, il s’est acquitté de sa dette envers moi .Aussi , je l’avais totalement oublié .Cette mendiante qui est montée dans notre car avait les mêmes caractères que mon ami le faux mendiant.
Fin de l’histoire de mon compagnon de voyage



PS : en regardant de près cette dame qui mendiait, je ne cessais de penser à la grosse fortune qu’elle pourrait trimbaler sous ses habits .Soudain, un jeune homme fit irruption à l’intérieur du véhicule .Il pointa un doigt vers la vieille mendiante et cria : Attention ! Cette femme est beaucoup plus riche que vous tous .Elle ne mérite nullement votre pitié.
Puis, il a disparu laissant la plupart des voyageurs dans le doute …sauf mon compagnon et moi
Et vous , croyez-vous à cette histoire ?

Abdelhamid : dimanche 6 mars 2011





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