ÇáãæÖæÚ: se faire vierge
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ÞÏíã 2010-08-21, 16:52 ÑÞã ÇáãÔÇÑßÉ : 1
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Se faire vierge


J’ai relu « Zarathoustra » et « La boîte à merveilles » dégagé de tout à-priori, déstructuré. Lorsque j’aborde un livre, un auteur, une musique, un film, un tableau ou une pièce je m’efforce d’être le plus vierge possible. Je suis sans âge et sans sexe, sans passé ni devenir, sans lieu ni espace, j’abandonne immédiatement toutes ces briques qui forgent une « manière de"
A chaque fois il s’agit de la première expérience. Les uniques éléments que j’utilise sont mes sens, je suis ouvert à l’indécence, me faisant traverser, pétrir, malaxer, transformer sans réticence par tout ce que je reçois. Alors que dans le quotidien je suis plutôt méfiant. Au moment précis de l’acte d’apprendre, de découvrir, je suis plus femelle que n’importe quelle femme : Je n’attends rien, désire rien, je suis là, instrument total à réception. Me mettre dans cette position offerte est une forme de respect, ce n’est pas ce qui provoque l’œuvre qui compte, mais l’œuvre elle-même. Zarathoustra ou La boîte à merveilles n’est pas la conséquence d’un passé ou d’une culture entassée, chaque ouvrage ne se justifie en fin de compte que par son existence propre. Ce n’est pas le bonhomme qui l’a pondu qui m’intéresse mais bien cette entité en tant que telle sans autre alibi que son existence intrinsèque. Peut-être allez-vous juger mon comportement comme cruel.
Si je prends le cas de Nietzsche, il me faudrait disséquer l’homme pour apprécier la pensée. A ce jeu je crois bien qu’il me faudrait conclure en constatant que sa vie ratée ( ratée pour les autres s’en va dire) sa maladie (conséquence de son entourage corrupteur) ne pouvaient qu’aboutir à cela. Quelle est cette manie qui consiste à vouloir débusquer l’ordure, le malheur, l’innommable ? Que cherche-t-on à justifier ? Il faut que les penseurs qui dérangent aient une tare majeure, sinon pourquoi seraient-ils géniaux ? A croire que notre société n’admet comme normal que ce qui la conforte dans ses instincts les plus vils (contentement béat de soi-même, critique des autres, mépris d’autrui, et autre bagatelles décérébrantes ).
L’abject pour moi sont bien ces personnes sur lesquelles il n’ya rien à dire parce qu’elles n’expriment rien et courbent l’échine en mentant. Je ne veux pas passer mon temps à parler d’eux, ce serait un crime de lèse existentialité.
Que se passe-t-il quand je referme le livre ?
Il serait raisonnable de penser qu’il ne reste rien. C’est exactement cela, il ne m’habite plus, mais il en reste une substance qui fait que je ne suis plus complètement comme avant. Ce qui me rend aussi frivole : c’est que lorsque j’ai entre les mains un bouquin qui m’ennuie – presque toujours parce que les idées sont franchement débiles – je l’abandonne aussitôt pour ne pas me faire contaminer. J’ai le risque de me tromper, mais je préfère le risque au gaspillage de temps consistant à faire du lecteur un consommateur abêti par la publicité. Ceci est le cas des autres créations de l’homme : Films, chansons, toiles, etc.


Mustapha EL OMARI





ÂÎÑ ÊÚÏíá ÇáãÕØÝì ÇáÚãÑí íæã 2010-08-21 Ýí 16:57.
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