الموضوع: pourquoi pas les russes
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قديم 2010-06-24, 19:39 رقم المشاركة : 3
Azzeddine.I
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المشاركة الأصلية كتبت بواسطة sagouni مشاهدة المشاركة
Marina Tsvetaieva
1892-1941


Marina Tsvetaieva est une poète russe née à Moscou en 1892. On a dit qu'elle était l'une des quatre plus grands poètes russes du 20e siècle, parmi Anna Akhmatova, Osip Mandelstam et Boris Pasternak. Aussi, Rainer-Maria Rilke a su discerner dans ce poète isolé et mal connu l'une des toutes premières voix de notre époque.

Pasternak la décrit comme suit : «Tsvetaieva était une femme à l'âme virile, active, décidée, conquérante, indomptable. Dans sa vie comme dans son oeuvre, elle s'élançait impétueusement, avidement, vers le définif et le déterminé; elle alla très loin dans cette voie, et y dépassa tout le monde.. Elle a écrit une grande quantité de choses inconnues chez nous, des oeuvres immenses et pleines de fougues».


Pour entrer dans le «coeur du sujet», rien de mieux que de lire sa poésie...

Ah! les vains regrets de ma terre,
M'ont révélé tous leurs secrets !
Je suis, en tout lieu, solitaire,
Peu m'importe où je dois errer...

Portant mon sac, je rentre encore
Du marché le long des bâtisses,
Vers une maison qui m'ignore
Comme une caserne, un hospice...

Mais peu m'importe de connaître,
Pauvre lionne hérissée,
Tous les milieux d'où je vais être
Infailliblement évincée.

N'étant plus de ma langue éprise,
Et sourde à son appel lacté,
Ne pouvant plus être comprise,
Je vois des mots la vanité.

Ma voix montant du fond des âges,
Tu ne liras pas mes feuillets,
Lecteur de pages et de pages,
Lecteur de tonnes de papier !

L'arbre qui, seul, pousse à l'écart
Ne rejoindra l'allée jamais,
Et rien ne peut plus m'émouvoir
De ce que j'ai le plus aimé.


Sur une feuille vide et lisse
Les lieux, les noms, tous les indices,

Même les dates disparaissent.
Mon âme est née, où donc est-ce ?

Toute maison m'est étrangère,
Pour moi tous les temples sont vides,

Tout m'est égal, me désespère,
Sauf le sorbier d'un sol aride...

Ô larmes des obsèques,
Cris d'amour impuissants !
Dans les pleurs sont les Tchèques,
L'Espagne est dans le sang.

Comme elle est noire et grande,
La foule des malheurs !
Il est temps que je rende
Mon billet au Seigneur.

Dans ce Bedlam des monstres
Ma vie est inutile;
À vivre je renonce
Parmi les loups des villes.

Hurlez, requins des plaines !
Je jette mon fardeau,
Refusant que m'entraîne
Ce grand courant des dos...

Voir... Non, je ne consens,
Écouter... Pas non plus;
À ce monde dément
J'oppose mon refus !

Paris, 15 mars-11 mai 1939


Merci encore, cher Sagouni, une poésie à admirer beaucoup
Mes amitiés





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